Galbe :
Conformation typique de certains meubles du XVIIIe siècle au devant et aux côtés bombés, présentant généralement un renfoncement accentué dans leur partie inférieure. Les commodes et les bureaux galbés sont typiques de l'ameublement français de cette époque, surtout de style Louis XV, mais on les trouve aussi en Angleterre et en Italie, où ils étaient désignés sous le nom de meubles "à la française". Les commodes "galbées toutes faces" sont particulièrement recherchées.
Galerie :
Bordure de la partie supérieure d'un meuble, généralement en cuivre ou en laiton ajouré.
Galon :
Ruban tissé de fils d'or ou d'argent qui borde les garnitures de sièges. C'est aussi un motif décoratif : une rangée de cercles ou de stries appliqués ou tissés sur une bandelette.
Garde :
Chacun des morceaux de papier fort collés au début et à la fin d'un livre. Les pages de garde, blanches la plupart du temps, peuvent être également jaspées, peignées ou saturées. Dans les éventails, chacune des deux branches terminales qui protègent l'éventail replié. De la même dimension que la feuille de l'éventail, les gardes sont souvent admirablement décorées.
Garde-manger :
Petite armoire sur pied ou suspendue qui servait à conserver des aliments et comportait une ouverture grillagée ou ajourée. En Provence, on l'appelle le "manjadou". Il a la forme d'une bonnetière dont la porte est garnie de fuseaux.
Garde-robe :
A l'origine, petite pièce dans laquelle on rangeait les vêtements. Par la suite, grande armoire destinée au même usage. Au XVIIe siècle, la garde-robe ne sert plus qu'à abriter les chaises percées. Si l'on en croit Saint-Simon, "le duc de Vendôme donnait ses audiences dans sa garde-robe, étant sur sa chaise percée".
Garde-temps :
Ce nom fut d'abord celui des chronomètres de marine mis au point au début du XVIIIe siècle pour garder l'heure exacte à bord des navires et calculer la longitude. Les garde-temps fabriqués par l'horloger Pierre Le Roy sont réputés pour leur grande précision.
Gargoulette :
Cruche de terre poreuse qui permet aux liquides de rester frais par évaporation.
Garniture :
En ébénisterie, désigne l'ensemble de bronzes et ferrures qu'il soit fonctionnel ou ornemental. Etoffes et rembourrages utilisés pour garnir un siège.
Gaufroir (dit "fer à soie")
Ustensile composé d'une matrice en laiton, en bronze ou en cuivre, et d'un fer en acier muni d'une poignée. Il servait à confectionner des fleurs et des feuilles en soie, en velours, etc., destinées aux robes et chapeaux des grands couturiers.
Gaufrure :
Impression réalisée à l'aide d'un fer à gaufrer sur une étoffe, une pièce de cuir ou une feuille de papier, et figurant des motifs ornementaux en relief ou en creux. Ce terme s'applique généralement aux couvertures en cuir des livres anciens ou précieux.
Géorgien :
Style anglais couvrant une longue période historique allant de 1714 à 1830 et couvrant les règnes de George Ier à George IV. En l'absence d'une théorie précise et rigoureuse, ce style se caractérise par différentes tendances décoratives. Noter la participation active, dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, de fortes personnalités dont les créations influencent durablement le goût anglais et la vie artistique des décennies suivantes : Th. Chippendale, R. Adam, G. Hepplewhite et Th. Sheraton. Les années 1795-1830, communément désignées sous le nom de Regency, se caractérisent par une réaction aux styles français Empire et Restauration.
Gigogne :
Ce terme, employé pour désigner des tables, des objets, des poupées, etc., qui s'emboîtent les uns dans les autres, aurait pour origine un personnage du théâtre de marionnettes la "mère Gigogne", toujours entourée d'enfants. Les premières tables "gigognes" remontent au Second Empire et connurent encore une certaine vogue avec le style Art nouveau. Quant aux poupées, elles sont souvent russes...
Giletière :
Chaîne de montre souple pour homme. D'un côté, elle est munie d'un anneau à passer autour d'un bouton du gilet, et de l'autre d'un mousqueton auquel vient s'attacher la montre, logée dans son gousset. Utilisée jusqu'à la généralisation du bracelet montre, la gile-tière est de nouveau à la mode aujourd'hui grâce aux femmes qui la portent autour du cou en "collier de chien".
Girasol :
Verre opaque de fabrication française constitué de chaux d'étain, très utilisé au XVIIIe siècle. Son nom dérive de celui, homonyme, d'une variété d'opale.
Girouette :
Objet utilitaire perché au faîte des toits, indiquant la direction du vent. Auparavant en fer forgé, les girouettes sont découpées dans de la tôle aux XIXe et XXe siècles. Elles représentent le plus souvent des scènes de la vie rurale ou un animal.
Givré :
Effet de craquelures obtenu sur un verre dont la masse vitreuse est sillonnée d'un réseau de petites lignes. Ce sont les Vénitiens qui, au XVIe siècle, ont mis au point cette technique en plongeant le verre encore chaud dans de l'eau froide. On obtient aussi un effet de givrage en passant la plaque de verre sur des petits morceaux de verre concassé qui se fondent dans la masse au moment du soufflage à chaud.
Glaçure :
Enduit appliqué sur les céramiques qui, se vitrifiant à la cuisson, rend les poteries imperméables. On désigne souvent la glaçure sous le nom d'émail.
Glycophilie :
Désigne un nouveau thème de collection : les emballages de morceaux de sucre. Certains collectionneurs préfèrent garder l'emballage avec le sucre.
Glyptique :
Art et technique de gravure sur les pierres fines. Selon que le lapidaire dessine son motif en creux ou qu'il le dégage en taille d'épargne, il obtient soit une intaille utilisée pour les sceaux et les cachets , soit un camée. Les motifs sont également obtenus par l'application d'un cylindre sur une plaque d'argile fraîche, notamment en Mésopotamie.
Gnomon :
Instrument primitif composé d'une tige formant une ombre qui indique ainsi la hauteur du soleil dans le ciel et son orientation. D'abord simple bâton fiché en terre, il se perfectionna au cours des siècles et fit rapidement partie des instruments permettant la lecture de l'heure d'un seul coup d'œil. comme les "cadrans" solaires ou les "anneaux" astronomiques.
Gobelins :
Célèbre manufacture française de tapisseries fondée en 1662 par Louis XIV, sous l'influence de son ministre Colbert. La manufacture fut installée à Paris dans les anciens ateliers de teinturerie de la famille Gobelin, où travaillaient depuis 1607 deux artistes flamands invités à séjourner en France par Henri IV. Destinée d'abord à la fabrication du mobilier royal, la manufacture se spécialisa bientôt dans l'exécution de tapisseries : Colbert en fit agrandir les ateliers, et elle devint rapidement l'une des premières d'Europe. Son premier directeur fut le peintre Charles Le Brun, qui fit réaliser des pièces d'une qualité exceptionnelle. Ses successeurs, Mignard, Audran et Boucher fournirent à la manufacture des cartons de même qualité. L'activité de la manufacture fut interrompue de 1789 à 1795 par la Révolution. A la fin du siècle dernier, l'Art nouveau permit à la manufacture de retrouver un second souffle, grâce à l'introduction de nouveaux sujets et de nouvelles techniques. Au cours de la première moitié du XXe siècle, la manufacture se lança dans la fabrication de tapisseries d'après des cartons réalisés par des peintres célèbres : Pablo Picasso, Henri Matisse, etc.
Godelier :
En Champagne, égouttoir à verres dont les traverses comportent des encoches pour ranger les couverts.
Godron :
Motif ornemental en relief, creux ou saillant, utilisé pour les cadres, les bordures de meubles, l'argenterie, l'orfèvrerie et formé d'une série d'éléments convexes semblables à des cosses de légumineuses. Le godron est un ornement typique de l'art classique et de la Renaissance. Ce terme s'utilise aussi en ébénisterie pour définir un ornement similaire, réalisé sur le mobilier. Enfin, ce terme désigne les objets offrant une ornementation semblable.
Godronnoir :
Ciseau de sculpteur, de graveur, d'orfèvre, servant à orner de godrons les pièces à décorer. Ce motif décoratif formé de moulures légèrement ovales placées côte à côte orne souvent les ceintures de table et certaines parties de pièces d'argenterie. Les godrons sont caractéristiques du style Louis XVI.
Gomme :
laque Substance résineuse diluée à l'alcool et utilisée pour vernir les pièces de mobilier. La composition de la gomme laque varie selon les époques et les utilisateurs. La gomme laque est également employée comme fixatif des détrempes, des aquarelles, des dessins au crayon et au fusain, etc.
Gondole (en)
Se dit d'un dossier incurvé pour épouser la forme du dos : la ceinture du dossier est reliée aux accoudoirs par une pièce de bois continue en forme de fer à cheval. Inventée en France sous le règne de Louis XV. cette forme fut reprise dans toute l'Europe et à la fin du XVIIIe siècle, sous l'Empire. Cette forme est caractéristique, par la suite, des styles Restauration. Charles X et Louis-Philippe. Les motifs du dossier en gondole peuvent être à croisillons, en ogive (à la cathédrale) ou en panneaux incrustés.
Googlie :
Terme américain qui désigne une poupée burlesque caractérisée par de gros yeux ronds et rieurs, créée au début du siècle par la Société française de fabrication de bébés et de jouets la SFBJ. Cette poupée, drôle à défaut d'être véritablement belle ou gracieuse, séduisit les Américains qui apprécient surtout les bébés de caractère et qui la dénommèrent googlie ("yeux de grenouille"). Ces bébés comiques sont très recherchés par les collectionneurs.
Gothique :
Terme désignant un style apparu dans la seconde moitié du XIIe siècle dans le nord de la France. Il a profondément marqué l'art européen, qu'il s'agisse de l'architecture, des arts figuratifs ou des arts appliqués, jusqu'au XVe siècle. Dans le domaine de l'ameublement, les pièces conservent les formes massives et dépouillées de l'époque précédente et ont généralement un décor avec une prédominance de motifs végétaux. Les bois les plus utilisés sont le chêne, au nord de l'Europe, et le noyer, au sud.
Gouache :
Technique de peinture sur papier, très utilisée par les artistes français du XVIIIe siècle. Assez proche de l'aquarelle, elle s'en distingue par la façon d'obtenir des différences de nuances : les couleurs sont diluées à l'eau dans l'aquarelle, mais mélangées à une quantité variable de blanc dans la gouache. La gouache fut aussi employée pour des réalisations éphémères et pour l'exécution de cartons pour des tapisseries.
Gourmette :
A l'origine, petite chaîne réunissant les deux parties du mors et qui passait par la bouche du cheval. Par extension, ce nom a été donné à un bracelet formé d'une simple chaîne d'or aux maillons épais.
Graal :
Mot suédois désignant un verre à inclusions colorées par un procédé mis au point vers 1916 à la fabrique d'Orrefors (Suède).
Grain d'orge :
Terme de menuiserie : il s'agit soit d'une entaille en biseau séparant deux moulures, soit d'un assemblage en saillie épousant un angle rentrant.
Graine :
Motif en forme de gland, de fruit, de pomme de pin ou d'artichaut, placé au sommet d'un couvercle pour le saisir commodément. Les puristes désignent cette excroissance extrême sous le nom d'"amortissement".
Grand feu :
Température comprise entre 1200 et 1400°C à laquelle sont cuites différentes sortes de porcelaines, de faïences et d'objets en terre cuite vitrifiée. La première utilisation de ce procédé date de la fin du XIXe siècle en France. Ce terme est aussi utilisé dans l'art de la céramique pour désigner les couleurs pouvant supporter des températures aussi élevées : le bleu, le vert, le céladon, le rouge de cuivre et ivoire.
Grand-father dock :
Pendule de parquet anglaise, à long balancier et au mouvement actionné par des poids. Sa diffusion se développa à partir de 1670, lorsque l'usage de l'échappement à ancre se généralisa. La gaine en chêne, en noyer, et plus tard en acajou, suivit l'évolution des différents styles anglais.
Granulation :
Technique de décoration, propre à l'orfèvrerie, qui consiste à appliquer sur la surface du bijou une quantité de minuscules sphères. Ce procédé, connu dès la plus haute Antiquité, était magistralement maîtrisé par les Étrusques.
Grecque :
Motif d'ornementation constitué de lignes brisées à angle droit et formant des carrés ou des rectangles ouverts reliés entre eux par des droites. Très employé par les Grecs de l'Antiquité, ce motif redevient très à la mode dès l'apparition du style néoclassique au milieu du XVIIIe siècle.
Grès :
Type de céramique constituée d'argiles spéciales et obtenue par cuisson à très haute température ( 1200-1400 °C). Le grès est dur et compact, avec une surface imperméable qui ne nécessite pas l'application de vernis. Connu en Chine dès la plus Haute Antiquité, le grès a été introduit en Europe au XVe siècle.
Grisaille :
Terme employé dès le XVIIIe siècle pour désigner une peinture monochrome dont les diverses nuances de gris donnent des effets de relief.
Gros :
On désigne sous ce nom des pièces en argent apparues au XIIIe siècle qui sont des multiples du denier. C'est ainsi que le "gros tournois" est une monnaie de compte créée par Saint-Louis pour une valeur de douze deniers. Aux siècles suivant, les "gros" sont parfois utilisés sous le nom de "blanc", évocateur de l'argent.
Grotesques :
Motifs décoratifs peints, sculptés ou tissés, composés de sujets bizarres figures et masques anthropomorphes, animaux plus ou moins fantastiques, formes végétales souvent très stylisées combinés avec des rinceaux et des arabesques. Ils tirent leur nom des "grottes", c'est à dire des caveaux antiques découverts à Rome au XVe siècle, essentiellement les vestiges de la Domus Aurea de Néron : leurs peintures murales inspirèrent les maîtres de la Renaissance. Ce motif fut très utilisé en architecture, en peinture, en céramique et en ébénisterie notamment. Diffusés en France au XVIIe siècle, les grotesques sont particulièrement riches au XVIIIe siècle avec Claude III Audran et Jean Bérain, tant sur les boiseries peintes que sur les meubles, les fonds de tapisserie et les faïences.
Guéridon :
Petite table reposant généralement sur un support central se terminant par trois pieds évasés. Le plateau rond, ovale ou polygonal, en bois ou en marbre supporte généralement un chandelier, une lampe, un vase ou des bibelots. Le guéridon est apparu en France sous Louis XIV tandis que l'Angleterre le connaissait depuis le début du XVIIe siècle , mais il a connu un essor important au siècle suivant dans les demeures des couches les plus aisées de la population. Ce terme désigne aussi un grand candélabre introduit sous Louis XIV, formé de la silhouette d'un maure en bois doré ou laqué.
Guilloché :
(adj.) Désigne les motifs appelés "guillochis" : de petites lignes parallèles, croisées ou ondulées, tracées au burin sur des pièces d'orfèvrerie.
Guillochis :
Motif formé de l'entrelacement d'une ou de plusieurs bandes de volutes, de cercles ou de demi-cercles. Apparu chez les orfèvres, il fut beaucoup employé par les ébénistes du début du XVIIe siècle, notamment pour les moulures de corniches.
Guillotine (à)
Système de fermeture de certains secrétaires de la fin du XVIIIe siècle comportant, au-dessus du corps principal, un volet coulissant verticalement entre deux rainures. Cette désignation imagée est passée dans la langue après la Révolution.
Guimbarde :
Petit instrument de musique composé d'une armature sur laquelle est fixée une languette de métal que l'on fait vibrer devant la bouche, utilisée comme caisse de résonance. Ce mot désigne aussi un petit rabot utilisé par les sculpteurs et les graveurs, ainsi qu'une danse ancienne et, familièrement, une vieille voiture.