Eau-forte:
Désigne une technique de gravure en creux et le tirage qui en résulte. Sur une plaque vernie, l'emplacement du trait est mis à nu par le passage d'une pointe ; l'acide (eau-forte) ensuite versé attaque le métal et creuse les sillons. Une fois gravée, la planche de métal est nettoyée du vernis restant, puis encrée. Pratiqué depuis le XVIe siècle, ce procédé est toujours en faveur chez les artistes.
Ébarber Enlever les bavures (barbes) produites par le passage du burin sur une plaque de métal, à l'aide d'un "ébarboir".
Ébauche :
Première esquisse d'une peinture ou d'une sculpture.
Ébène :
Bois dur, compact et fort résistant extrait de l'ébénier, un arbre originaire des zones tropicales de l'Afrique et de l'Asie. Noir profond à reflets brillants ou brun rougeâtre, l'ébène fut utilisé en ébénisterie dès le Moyen Age par les Hollandais, pour la fabrication de coffrets marquetés et de berceaux d'enfant. Son utilisation se répandit dans toute l'Europe dès le XVIIe siècle, pour la réalisation de meubles précieux, d'instruments à vent, de touches de clavecin, etc. L'ébène est souvent imité au moyen de bois de poirier ciré et passé à la noix de galle.
Écaille :
Matière cornée provenant de la carapace des tortues marines, utilisée pour la confection ou la décoration de nombreux objets : coffrets, éventails, peignes, boucles de ceinture, etc. Translucide, sa couleur va du blond miel au brun foncé. En ébénisterie, comme dans les meubles Boulle, les fonds d'écaillé rouges ou verts sont obtenus par transparence avec un support de ces mêmes couleurs placées sous l'écaille.
Échappement :
Mécanisme régulateur employé en horlogerie pour les pendules et les montres, et agissant sur certains rouages, en relation avec le balancier. Le système adopté à recul, à verge ou à ancre 6 permet de dater approximativement la fabrication d'une montre ou d'une pendule.
Éclectisme :
Terme utilisé par le philosophe allemand J.-J. Winckelmann pour définir, dans l'histoire de l'art, les périodes pendant lesquelles artistes et créateurs tendent à synthétiser les modèles esthétiques de diverses époques.
Écoinçon :
En architecture, surface triangulaire située entre la courbure d'un arc et le bandeau horizontal au-dessus. Dans les arts décoratifs, tapis, tapisseries, meubles, boiseries ou plafonds peuvent présenter des écoinçons rehaussés de motifs tels que des guirlandes en rinceaux. Certains meubles, dits "en écoinçons" prennent place dans un angle, par exemple l'encoignure.
Écran :
Meuble léger, composé d'un cadre sur piétement, contenant une étoffe ou un treillis d'osier, déstiné à protéger de la chaleur d'une cheminée.
Édicule :
Petite structure architecturale en forme de temple, constituée d'un fronton et de plusieurs colonnes et destinée à accueillir une statue ou une image votive. En ébénisterie, ce terme désigne aussi les petites cavités ménagées dans certains meubles pour serrer des objets précieux.
Églomisé :
Se dit d'un objet en verre décoré au moyen d'une dorure ou d'une argenture intérieure, suivant le procédé de l'encadreur français Jean-Baptiste Glomy, qui paraît en avoir été l'inventeur au XVIIIe siècle. Le tracé est fait à la pointe, sur une feuille d'or (ou d'argent) fixée au vernis sur le verre. Les motifs décoratifs les plus courants sont les arabesques et les éléments floraux.
Égoïste :
Petite verseuse contenant une unique tasse de breuvage, le plus souvent en argent.
Électron :
Alliage naturel d'or et d'argent, utilisé dans l'Antiquité pour les bijoux et les monnaies.
Elgin :
Thomas Lord Elgin (Thomas, 1766-1842) est le diplomate anglais qui, avec la complicité des Turcs, a fait déposer les frises et les sculptures du Parthénon pour les exposer ensuite au British Muséum. Certains disent qu'il les a sauvées, mais les Grecs considèrent qu'il s'est livré à un acte de pillage culturel, que l'on désigne désormais sous le nom générique d'elginisme".
Élisabéthain :
Style anglais caractéristique du règne d'Elisabeth 1re (1558-1603) et inspiré de la Renaissance italienne, allemande, flamande et française. Le mobilier, en chêne, présentait une structure massive et de riches éléments décoratifs - bulbes, torsades, etc.
EIzévir :
Caractère d'imprimerie d'une grande élégance dessiné par Louis EIzévir (1540-1617), imprimeur et libraire hollandais, installé à La Haye et dont les successeurs ont consolidé la renommée aux XVIe et XVIIe siècles.
Émail :
Substance vitreuse colorée par des oxydes métalliques qui s'applique par fusion sur un support en métal, généralement de l'or, de l'argent ou du cuivre. Il peut être peint, cloisonné ou champlevé. Déjà utilisé dans l'Egypte ancienne puis à Byzance, du VIe au XIIe siècle, il est introduit en Europe à la fin du XIe siècle. En Chine, l'art de l'émail cloisonné remonte au XIVe siècle (dynastie Ming). En céramique, l'émail est l'enduit coloré qui recouvre la pâte.
Embrèvement :
En menuiserie, technique d'assemblage de deux pièces de bois. soit par tenon et mortaise (pénétration de l'une dans l'autre), soit par rainure et languette (ajustage dans le sens de la longueur).
Émeraude :
Pierre précieuse de la famille des béryls, dont la couleur va du vert clair au vert profond. Sa valeur dépend plus de la beauté et de la densité de la couleur que de la pureté de la pierre bien que celle-ci compte aussi.
Émigrette :
Jeu pratiqué par les émigrés après la Révolution, qui porte aujourd'hui le nom de yoyo.
Emporte-pièce :
Instrument métallique aux bords effilés utilisé en marqueterie, soit pour découper le fond, soit pour tailler les pièces formant le motif.
Encaustique :
Terme d'origine grecque désignant un procédé pictural utilisant la cire fondue comme liant des pigments. Cette technique fut surtout utilisée dans l'Antiquité (Egypte, Grèce et monde romain) et fut remplacée au Moyen Age par celle des couleurs à la détrempe ou à l'huile. Ce terme désigne aussi une préparation à base de cire et d'essence, utilisée pour entretenir et faire reluire les meubles, les parquets, les lambris, etc.
Enchère :
Prix offert par un "enchérisseur" au cours d'une vente publique après mise à prix par le commissaire-priseur. La dernière enchère, confirmée par le mot "adjugé", est généralement appuyée par un coup de marteau en ivoire. Lorsque le commissaire-priseur frappe seulement du marteau sans dire "adjugé", cela veut dire généralement que l'objet est repris discrètement, c'est-à-dire qu'il sera rendu au vendeur, faute d'enchère suffisante. On dit dans ce cas que l'objet est "ravalé". • Double enchère : lorsque deux acheteurs prononcent simultanément une enchère équivalente sur le même objet, le commissaire-priseur remet en vente cet objet au montant de la dernière enchère, et l'objet est à nouveau adjugé au plus offrant et dernier enchérisseur. • Folle enchère : lorsque après le prononcé de l'adjudication, l'acheteur avoue qu'il n'est pas en mesure de payer, le commissaire-priseur arrête la vente et remet aux enchères l'objet qui venait d'être adjugé. Si l'objet n'atteint pas le montant de la précédente adjudication, le "fol enchérisseur" est tenu de payer la différence entre la seconde et la première adjudication. Si l'objet remis en vente dépasse le montant de la première adjudication, le "fol enchérisseur" bénéficie de la différence entre l'enchère finale et sa première adjudication... ce qui se produit rarement.
Encoignure :
Meuble d'angle de dimensions, de bois et de formes variés : à rayonnage, à portes pleines, à portes vitrées, etc. Fabriquée par paire, parfois même en quatre exemplaires, l'encoignure fut très appréciée en France au XVIIIè siècle. Les encoignures présentaient une structure générale droite ou bombée, un plateau en marbre, des tablettes ouvertes ou closes de vantaux et un piétement bas. L'ornementation, raffinée, était souvent réalisée en marqueterie ou en laque. En arrondissant les angles des pièces, l'encoignure concourait à leur donner grâce et intimité.
Engobe :
Enduit composé d'argile délayée dans de l'eau, destiné à enrober une pièce de céramique avant la cuisson.
Enluminure :
Décors faits de graphismes, d'illustrations et d'arabesques qui accompagnent le texte ou les lettrines des manuscrits médiévaux.
Ensemblier :
Nom donné depuis 1925 au décorateur chargé de meubler entièrement un espace habitable.
Ensouple :
Dans un métier à tisser, ce sont les deux cylindres de bois autour desquels s'enroulent respectivement les fils de chaîne et ceux de trame. Ils sont disposés verticalement si le métier est de haute lice, horizontalement s'il est de basse lice.
Entoilage :
Transfert sur une toile neuve d'une œuvre peinte (ou imprimée) afin de lui assurer une meilleure conservation.
Entre-deux :
Se dit d'un meuble à hauteur d'appui qui se place entre deux fenêtres ou deux panneaux de boiserie.
Envoi :
Mention placée sur la page de titre d'un livre par l'auteur qui veut ainsi honorer une personne. • Dédicace d'un auteur figurant sur la page de faux titre de son livre. Les bibliophiles apprécient "l'envoi manuscrit".
Épicière :
Récipient à compartiments muni d'un couvercle, en argent ou en céramique, qui servait à présenter les épices.
Épi de faîtage :
Ornement qui surmonte le sommet d'une toiture, dont l'usage remonte au Moyen Age. A l'origine en forme d'épi de blé, d'où son nom, l'épi de faîtage comporte généralement plusieurs éléments superposés, en forme de corbeilles, de bouquets ou de couronnes de fleurs, d'animaux ou de récipients. La plupart sont en terre vernissée ou en faïence, parfois en plomb.
Épinette :
Genre de petit clavecin en usage du XVe au XVIIe siècle, dont la caisse est souvent ornée de motifs décoratifs ou de peintures.
Épreuve :
En gravure, tirage d'essai. Épreuves d'artiste : exemplaires réservés à l'artiste, tirés en petit nombre. Épreuve avant la lettre : gravure achevée, sans aucune indication écrite. En photographie, tirage positif obtenu d'après un négatif.
Équatorial :
Instrument de mesure des coordonnées d'un astre au moyen d'une lunette mobile servant à déterminer sa position dans le ciel.
Érinnophilie :
Art de collectionner certaines vignettes décoratives que l'on colle sur les enveloppes de correspondance à la façon des timbres... mais qui n'en sont pas sans quoi il s'agirait de "philatélie".
Escabelle :
Siège italien en usage au XVe siècle, à pieds divergents soutenant le plateau et le dossier sculpté. On dit aussi "scabelle" ou "sgabello".
Escalette :
Moulure creusée sur le pourtour d'un marbre pour assurer son maintien sur le dessus d'un meuble.
Espadon :
Grande et lourde épée à deux tranchants, que l'on tenait à deux mains, utilisée du XVe au XVIIe siècle.
Espagnolette :
Ornement de bronze figurant un buste de femme richement sculpté. Ce motif décoratif, caractéristique du style Louis XV. ornait les angles, la corniche, les entrées de serrure et les poignées des meubles précieux.
Espingole :
Arme à feu apparue en Espagne et en Italie à la fin du XVIe siècle. Elle présente une bouche évasée au bout d'un court canon en bronze.
Esquisse :
Dessin ou modèle préparatoire d'une peinture ou d'une sculpture, exécuté par l'artiste après les premiers croquis et avant l'exécution définitive de l'œuvre pour vérifier, à une échelle réduite, le schéma de recomposition, les proportions et l'effet chromatique de l'ensemble.
Estampage :
Procédé utilisé pour décorer le métal, le cuir ou le papier, en relief ou en creux, à l'aide d'une matrice gravée.
Estampe :
Image reproduite à de nombreux exemplaires sur une feuille de papier au moyen d'une planche gravée et encrée. La technique la plus ancienne est la xylographie, inventée par les Chinois, obtenue grâce à des planches de bois gravées. Elle apparaît en Europe au début du XVè siècle, bientôt suivie -après l'invention de l'imprimerie (vers 1455) - par la gravure sur cuivre, élaborée dans des ateliers d'orfèvres. A la fin du XVIIIe siècle, la lithographie, qui se pratique à l'aide d'une pierre encrée, donne à l'estampe un caractère populaire. Les amateurs emploient le qualificatif "original" pour l'estampe ou la gravure lorsqu'elle est dessinée puis gravée par le même artiste.
Estampille :
Empreinte attestant l'authenticité d'une œuvre d'art ou d'une pièce de mobilier et figurant le nom du créateur, son chiffre ou ses initiales. Réalisée au feu ou au poinçon de fer, l'estampille fut rendue obligatoire en France pour les maîtres ébénistes en 1741. Elle fut aussi utilisée par certains restaurateurs célèbres et commerçants en mobilier de renom.
Estimation :
Valeur d'un objet donnée à titre indicatif par le commissaire-priseur ou l'expert d'une vente. Les catalogues des ventes donnent généralement un prix d'estimation dans une fourchette de prix. Un bureau d'estimation est ouvert certains jours dans la plupart des hôtels des ventes. • Valeur de principe d'un objet d'art, donnée à titre indicatif par un professionnel, marchand ou expert.
Estoc :
On appelle arme d'estoc l'arme blanche permettant de porter des coups avec la pointe, en usage du XVe au XVIe siècle.
Étagère :
Meuble de petites dimensions pourvu de tablettes horizontales disposées par étage, fort en vogue dans la France du XVIIIe siècle. Placée sur un meuble de soutien ou pendue au mur, l'étagère servait à l'exposition de bibelots de valeur et de pièces de vaisselle de table de grande qualité. Ce terme désigne aussi un meuble formé de montants et de tablettes horizontales, dont le piétement repose directement sur le sol.
Étain :
Métal malléable, résistant à l'oxydation de l'air et de l'humidité, employé en alliage avec du plomb. Selon la proportion de plomb, sa couleur va du gris argent au gris fer; l'étain fin (le plus beau) en contient 10 % au maximum, l'étain commun 20%, et la "claire étoffe" plus de 20%. Un excès de plomb le rend toxique, d'où l'obligation pour les artisans d'apposer des poinçons qui garantissaient le "bon aloi" du métal. Seul l'étain fin était autorisé pour contenir des denrées alimentaires.
Éthylabélophilie :
Domaine spécifique des collectionneurs d'étiquettes de bouteilles de vin ou d'alcool, et de flacons en tous genres.
Étrusque :
Civilisation antique de l'Italie centrale, qui s'est épanouie du VIIIe au VIe siècle avant Jésus-Christ. Fortement influencée par l'art archaïque grec, la civilisation étrusque nous a laissé des céramiques, des bijoux et des statuettes en bronze.
Eustache :
Marque célèbre d'un petit couteau à lame pliante, commercialisé au début du XIXe siècle par Eustache Dubois.
Évainete :
Graveur grec du IVe siècle avant Jésus-Christ, célèbre pour la qualité de ses portraits, animaux et motifs figurant sur des pièces de monnaie.
Évent :
Orifice aménagé dans le moule d'une fonte de bronze pour évacuer la cire dans la technique de la fonte à cire perdue.
Exergue :
Espace réservé sur une monnaie ou une médaille à l'inscription d'une date, d'une devise ou d'une courte légende. Se dit aussi d'une inscription placée en réserve en tête d'un livre.
Ex-libris :
Étiquette imprimée ou gravée de son nom, collée sur le contre plat du volume par le propriétaire d'un livre. L'ex-libris d'un bibliophile célèbre confère toujours une plus-value.
Expert :
Spécialiste d'un secteur déterminé du marché de l'art. Son rôle est d'authentifier et d'estimer les meubles et les objets moyennant une commission de 3 à 6 %, calculée sur le prix de vente chez l'antiquaire ou en salle des ventes. Le titre d'expert n'est pas protégé, c'est-à-dire que n'importe qui peut se prétendre expert. Pour avoir une certaine valeur, le titre d'expert doit être suivi des mots "auprès des douanes", "auprès des tribunaux", ou "agréé" par un syndicat ou par une association reconnue pour son sérieux.
Ex-voto :
Objet offert à une église à la suite d'un vœu exaucé. Dans les régions côtières, les ex-voto des marins sont particulièrement nombreux : maquettes de bateaux, tableaux naïfs, objets en bouteille, etc.
Écaille :