Cabaret :
Service à thé ou à café en porcelaine, composé d'une théière ou d'une cafetière, d'un pot à lait, d'un sucrier et d'une ou deux tasses accompagnées de leurs soucoupes. Ce terme désigne aussi le plateau à bords relevés sur lequel le service est présenté.
Cabinet :
Meuble utilitaire servant à ranger bijoux et objets précieux. Il est composé, à l'origine, d'un coffre rectangulaire à deux vantaux renfermant plusieurs petits tiroirs et une niche centrale close. Au cours du XVIe siècle, sa structure évolue et l'on voit bientôt apparaître des cabinets à deux corps superposes. Le premier se compose de tiroirs, de petits compartiments fermés et d'un abattant enrichis de marqueteries et d'ornements laqués, dorés ou sculptés. Le second, présente un plateau reposant sur un piétement décoré de cariatides ou parfois un corps composé de tiroirs et de niches. Ce terme désigne aussi, à partir du XVIe siècle, une petite pièce destinée à l'étude et à la conservation d'objets rares et précieux.
Cabochon (en) :
Terme à l'étymologie incertaine (peut-être dérivé de caboche, '~tête ronde d'épingle ou de clou"), utilisé en joaillerie pour désigner le polissage lisse et convexe des gemmes et des pierres précieuses. En ébénisterie, ce mot désigne un motif ornemental ovoïde fréquemment utilisé pour décorer les encadrements des meubles aux XVIe et XVIIIe siècles.
Cabriolet (en)
Fauteuil français typique des styles Louis XV et Louis XVI. Sa structure, en bois doré ou laqué, légère et élégante, se compose d'un dossier concave et d'une assise rembourrée. Son nom dérive d'une petite calèche du XVIIIe siècle, au dossier en forme de hotte.
Cache-pot Récipient en cuivre, en porcelaine ou en tout autre matériau, parfois orné de deux poignées et d'une bordure décorées, des tillé à dissimuler les pots en terre cuite des plantes d'agrément. De superbes exemplaires de cache-pot en céramique furent fabriqués au cours des XVII' et XVIII' siècles dans les manufactures de Rouen, de Sèvres et de nombreuses faïenceries du Nord et du Midi.
Cadenas :
Grand étui à compartiments, en or ou en argent, destiné à contenir les couverts, le pain et les épices des membres de la maison royale ou de ceux des grandes familles aristocratiques. Ce type de coffret fut surtout à l'honneur sous le règne de Louis XV.
Cadran :
Instrument de mesure des angles formés par les ailes de l'horizon (cadran de navigation). Le cadran horaire est une sorte de montre solaire qui donne l'heure selon la hauteur où le soleil se trouve.
Cadogan :
Théière anglaise dépourvue d'ouverture au sommet mais dotée, à la base, d'une cavité conique par laquelle est introduite l'eau chaude. Fabriquées en céramique, ces théières avaient en général la forme d'une pêche. Elles étaient munies d'une poignée et d'un bec verseur fortement recourbé.
Caillouté :
Terme désignant un certain type de décor sur porcelaine, à effet de marbrures. Utilisé pour la première fois en 1752 par la manufacture de Vincennes, ce décor, très raffiné, fut aussi largement employé pour l'ornementation des porcelaines de Sèvres et de Saint-Cloud.
Caissons (à) :
Plafond plat ou voûté, divisé en compartiments carrés, rectangulaires ou polygonaux. Conçu à l'origine pour des raisons pratiques- les soliveaux qui se croisent sous le plancher servaient à le soutenir - il revêt par la suite un caractère purement ornemental. Les Grecs et les Romains adoptaient déjà ce type de décoration pour les couvertures de leurs édifices, utilisant des matériaux comme le bois peint, la pierre, le marbre et le stuc et ornant parfois les compartiments ainsi formés d'une rosace sculptée. Tandis que les plafonds à caissons de la Renaissance italienne restent plutôt sobres, ceux de l'époque baroque revêtent des formes exubérantes et sont entièrement distincts de la structure du plafond. On trouve également ce genre de décoration, parfois peinte en trompe-l'œil, à l'intérieur des coupoles où elle crée des effets de perspective étonnants.
Calcédoine :
Pierre dure composée de quartz et de silice, d' aspect translucide et de couleur variable (blanc laiteux, gris bleu, vert pâle ou rouge jaunâtre). Ses variétés les plus courantes sont la cornaline l'agate et l'onyx. Ce terme désigne aussi un certain type de verre à la surface veinée ou moirée, ainsi que les matières imitant la pierre homonyme. Les premiers objets en calcédoine remontent à l'époque romaine mais les plus beaux furent fabriqués au XV' siècle par les maîtres vénitiens.
Calibre :
En menuiserie, ce terme désigne le modèle, en bois ou en carton découpé, d'une pièce participant à l'assemblage d'un meuble. Cet objet utilisé dans des ateliers d'ébénisterie a permis la reproduction en série de meubles. surtout à l'honneur sous le règne de Louis XIV.
CaIlice :
Vase, parfois fait de matériaux précieux, qui revêt le plus souvent un caractère sacré. Il est formé d'une partie hémisphérique - contenant le liquide -reposant sur un pied évasé, généralement circulaire. Les premiers exemplaires connus, en verre, datent du IIe millénaire avant Jésus-Christ et furent découverts dans des tombes égyptiennes. Au Moyen Age, le calice est généralement utilisé pour la messe. Son emploi se répand à partir du XIV' siècle, notamment grâce aux orfèvres d'Allemagne, qui produisent des formes élégantes et raffinées. A la Renaissance, le calice en or, en argent ou en vermeil prend sa forme caractéristique, avec sa coupe évasée, sa haute tige à noeud central et son pied à lobes. Mais c'est à l'époque baroque qu'il est le plus luxueux, tant au niveau de la décoration que des matériaux utilisés.
Calicot :
Nom qui désigne aujourd'hui une toile de coton mais qui était à l'origine celui d'un tissu léger, à motifs peints, provenant des Indes. Ce mot - dérivé de Calicut (Calcutta) - a ensuite désigné des tissus européens en coton, parfois avec une chaîne en lin.
Calligraphique :
Ornement typique de certaines faïences liguriennes, formé de dessins aux traits légers, extrêmement raffinés.
Calque :
Empreinte d'un objet sculpté (statue, bas-relief, haut-relief, etc.), obtenue par recouvrement de sa surface avec un matériau tendre (cire ou argile) et servant à la fabrication de copies de l'objet sculpté. Le terme désigne aussi les copies obtenues.
Camaïeu :
Xylographie obtenue en imprimant plusieurs planches l'une après l'autre sur la même feuille. Le dessin présente différentes nuances d'une même couleur, avec un effet semblable à celui du camée, d'où son nom. L'expression 'en camaïeu" désigne également un style de peinture sur céramique utilisant les différents tons d'une même couleur.
Camée :
Type particulier de travail des pierres fines et, par extension, l'objet obtenu par ce procédé. Il consiste à graver la pierre en relief ou en ronde-bosse au moyen de tourets de dureté variable, de façon à mettre en valeur sa structure faite de couches de teintes différentes. On utilise en général des pierres polychromes comme la sardoine, l'onyx ou l'agate, qui permettent d'obtenir des effets de contraste intéressants. Les premiers exemplaires de camées datent de l'Antiquité grecque. D'autres camées, réalisés parfois dans des matériaux comme l'ambre, le corail ou les coquillages furent réalisés à l'époque romaine, à la Renaissance et à l'époque néoclassique. Ce terme désigne également un type particulier de travail du verre (appelé aussi "verre stratifié" ou "incrusté") : on recouvre un verre de couleur, généralement bleu, d' une couche de verre opaque sur laquelle le dessin est gravé de façon que le trait laisse apparaître la couche inférieure. Enfin ce mot peut désigner un genre de céramique imitant les anciens camées qui remporta un vif succès auprès du public à l'époque néoclassique, notamment grâce à l'artiste anglais Josiah Wedgwood.
Campan :
Marbre précieux, extrait dans les Pyrénées françaises, présentant des veinures allant du vert au rouge rosé et dont la structure est fréquemment enrichie par la présence de coquillages fossiles. Très apprécié des ébénistes français, il lut utilisé pour la réalisation de plaques surmontant des tables, des commodes ou d'autres meubles.
Campêche :
Bois dur et compact, de couleur brun rougeâtre, semblable à l'acajou. Il est fourni par un petit arbre de la famille des papilionacées originaire d'Amérique centrale, très répandu dans l'État de Campeche, au Mexique, d'où son nom.
Canadella :
Ancien broc catalan à corps piriforme et goulot cylindrique allongé. Généralement en verre, il est muni d'une anse fine et d'un bec long.
Çanakkale :
Tapis en laine qui doit son nom à une ville turque du même nom, située sur le détroit des Dardanelles. Le motif ornemental caractéristique de ce tapis est formé d'un rectangle placé au centre du champ et de quatre médaillons quadrangulaires placés aux angles.
Canapé :
Terme désignant, depuis la seconde moitié du XVII siècle, un divan rembourré ou canné, à dossier et accotoirs. Il connut un grand succès, au XVIII siècle, en France comme à l'étranger, où il devint l'un des meubles essentiels des salons. Simple à l'origine, le canapé revêt des formes de plus en plus recherchées, aux lignes souples et enveloppantes, qu' enrichissent de beaux tissus imprimés. Le canapé en corbeille se caractérise par un dossier et des accotoirs rembourrés de forme enveloppante. Il est à l'origine des bergères à joues pleines apparues au début du XVIII' siècle.
Candélabre 1. :
Support destiné à recevoir des bougies, déjà utilisé chez les Grecs et les Romains. Il est généralement en bronze ou en marbre mais il en existe de splendides exemplaires en verre, en porcelaine, en argent. Le nombre de branches, la forme des différents éléments qui le compose ainsi que les matériaux utilisés varient selon l'époque et le style. Si le candélabre présente une structure assez simple et des dimensions réduites, on lui donne le nom de "chandelier".
2. Motif ornemental formé du dessin stylisé d'un candélabre entouré de festons, de rubans, de feuillages, de cornes d'abondance et de trophées disposés symétriquement. D'origine antique, ce motif fut souvent repris par les artistes italiens de la Renaissance dans les fresques ou pour orner les piliers et les pilastres. Les ébénistes l'adoptèrent pour les décors en marqueterie des meubles.
Canéphore :
Cariatide représentant une figure féminine portant sur la tête une corbeille de fleurs ou de fruits, laquelle figure le chapiteau. Dans la Grèce antique, les canéphores (ou "porteuses de corbeille") étaient des jeunes filles chargées , lors des processions religieuses, de présenter les offrandes sacrées. Ce motif décoratif fut repris à la Renaissance et au XVIII' siècle pour orner le mobilier et certaines pièces de céramique.
Canné :
Se dit d'un siège (fauteuil, chaise, divan, etc.) dont le dossier et l'assise sont garnis de brins de jonc ou de rotin entrelacés. Ce type de sièges, légers et élégants, lut à l'honneur sous la Régence et durant tout le XVIII' siècle.
Canne de verre :
Boudin obtenu par étirement d'une masse de verre placée à l'extrémité de la canne de verrier. Transparent ou coloré, creux ou compact, ce boudin peut être tressé avec d'autres, de couleurs variées, permettant ainsi la réalisation de motifs décoratifs du plus bel effet, utilisés notamment sur les vases, les coupes et les gobelets.
Canne de verrier :
Tube de fer d'environ deux mètres de long, utilisé pour la fabrication du verre soufflé. L'une des extrémités est munie d'une embouchure en trompette par laquelle le souffleur introduit l'air qui permettra de modeler la petite boule de verre se trouvant à l'autre extrémité àla forme désirée.
Canope :
Vase funéraire de l'ancienne Égypte destiné à recevoir les viscères momifiés des défunts et doté en guise de couvercle d'une tête emblématique humaine ou animale. Des vases analogues furent utilisés par les Étrusques pour contenir les cendres des morts : de très beaux exemplaires datés des Vile et VIe siècles avant Jésus-Christ ont été retrouvés dans la région de Chiusi (Toscane). Fabriqués d'abord en pierre, en bois, puis en terre cuite et en albâtre, ces vases présentaient des formes variées, en particulier dans leur partie supérieure, entièrement sculptée ou ornée d'un masque rapporté.
Canton :
Céramique chinoise ancienne fabriquée à Ching-te-Chen et réservée au marché européen. Embarquées sur le fleuve Pearl à destination du port de Canton, ces céramiques étaient en général décorées par les manufactures oCcidentales auxquelles elle étaient expédiées. Les plus belles pièces, fabriquées entre 1730 et 1770, étaient réalisées en porcelaine émaillée dite coquille d'œuf' : l'intérieur était souvent coloré en rouge cramoisi (porcelaine rubis) ou en rose.
Capitonné :
Se dit de l'assise et du dossier d'un siège (canapé, fauteuil, chaise et tête de lit) dont le rembourrage est divisé par des piqûres (parfois décorées de boutons recouverts) pratiquées dans le tissu. Les capitonnages en soie, en damas et en velours furent particulièrement à l'honneur au XIX' siècle notamment dans le mobilier de style Napoléon III.
Capodimonte :
Manufacture de porcelaines tendres, fondée à Naples en 1743 par le roi Bourbon Charles III. Devenu roi d'Espagne en 1759 à la mort de son père Philippe V, le roi napolitain décida de déménager la manufacture à Madrid (où elle prit le nom de Buen Retiro) et l'ensemble des ouvriers italiens partit s'installer dans la péninsule ibérique. Les premières pièces produites, de petits objets tels que tabatières et services à thé et àcafé, se caractérisaient par une décoration d'inspiration orientale. Les suivantes, parmi lesquelles de superbes statuettes figurant les personnages de la Commedia dell'arte, révélaient un esprit créatif supérieur et une grande qualité d'exécution. La manufacture cessa son activité en 1821.
Caprice :
Dessin ou tableau représentant des scènes de genre ou des paysages insolites et bizarres, mélanges de nature et d'architectures, traités avec ironie et fantaisie. Ces œuvres connurent un grand succès au XVlII siècle.
Capucin :
Petit bureau qu'on désigne également par le terme de 'secrétaire à culbute". Il se caractérise par un casier supérieur en forme de capuche de moine qui s'escamote dans le plateau. Ce terme s'applique aussi à une louche possédant un tronc de cône utile pour arroser les viandes de leur sauce.
Caquetoire (ou caqueteuse)
Chaise de petites dimensions particulièrement en vogue en France pendant la seconde moitié du XVIe siècle. Caractérisée par un dossier haut et étroit, deux accotoirs rectilignes et une assise trapézoïdale, elle était en général utilisée par les élégantes pour caqueter.
Carcasse :
Terme désignant la structure portante en bois d'un meuble. La carcasse est recouverte de panneaux de bois (mobilier de rangement) ou rembourrée de crin et de tissu (sièges).
Card cut :
Décoration anglaise, en vogue à l'époque Chippendale, utilisée tant en ébénisterie (pour l'ornementation du mobilier) qu'en orfèvrerie. Elle se caractérise par l'utilisation de compositions stylisées de goût oriental, notamment chinois.
Cariatide :
Figure féminine utilisée dans l'architecture grecque aux VI~ et VC siècles avant Jésus-Christ comme structure de soutien d'un entablement, d'une architrave, d'une corniche ou de tout autre élément architectural. Les cariatides les plus célèbres sont celles qui ornent le portique ionique de l'Érechthéion, le temple d'Athéna et d'Eréchtée (roi d'Athènes divinisé), élevé sur l'Acropole d'Athènes au siècle avant Jésus-Christ. A la Renaissance et à l'époque néoclassique, les cariatides furent utilisées comme ornements décoratifs du mobilier. Pour l'architecte romain Vitruve, ce terme dériverait du nom d'un peuple habitant une région d'Asie Mineure, la Carie, dont les femmes furent réduites en esclavage par les Grecs.
Caroubier :
Bois dur de couleur rougeâtre, caractérisé par une structure veinée et compacte, fort apprécié en ébénisterie L'arbre dont il est extrait est typique des régions méditerranéennes.
Carton :
Dessin préparatoire exécuté le plus souvent au fusain sur papier fort à la dimension du tableau, de la fresque, de la mosaïque ou de la tapisserie dont il constitue l'ébauche. Ce dessin, qui porte en général toutes les indications relatives à l'exécution de l'œuvre finale (effets plastiques, couleurs, etc.), est ensuite reporté sur le support définitif au moyen de différentes techniques. Pour la réalisation d'une fresque, le peintre de la Renaissance appliquait sur le mur le dessin préparatoire dont il découpait les contours à l'aide d'un instrument métallique bien aiguisé. Dans le cas d'un tableau, il perçait de petits trous le tracé de l'esquisse sur laquelle il projetait ensuite de la poudre de charbon qui, après retrait du carton, laissait la trace du dessin sur la toile. Si la réalisation d'une œuvre picturale était entièrement assurée par l'artiste (et les élèves de son atelier), celle d'une tapisserie était confiée aux ouvriers de la manufacture par laquelle l'œuvre devait être exécutée. Certains ouvriers prenaient parfois la liberté de modifier le travail de l'artiste, aussi bien dans le tracé du sujet que dans ses coloris
Cartouche 1.:
Élément décoratif architectural peint ou sculpté, en forme de carte à demi déroulée, destiné à recevoir une inscription, une devise, une épitaphe ou des armoiries Ce type d'ornementation fut particulièrement à l'honneur en Italie aux époques maniériste et baroque. Certains meubles présentaient des applications en bronze (entrées de serre, platines, etc.) décorées de motifs semblables.
2. Emplacement réservé à la légende, au titre, au nom de l'auteur, à la date d'exécution ou au destinataire d'une œuvre d'art. Ce type de cartouche, très à l'honneur au Moyen Age et à la Renaissance, était souvent placé dans la partie inférieure du tableau ou de la sculpture.
Caucasiens (tapis) :
Tapis orientaux originaires de la région située entre la mer Caspienne et la mer Noire. Ces tapis, dont il existe une infinité de modèles, présentent cependent un certam nombre de caractéristiques communes : dimensions moyennes, utilisation systématique de la laine et des nœuds ghiordes, décor additionnel à motifs géométriques ou stylisés (crochets, tulipes, rosettes, dragons, crabes, tarentules, etc.) et tonalités contrastées et raffinées (vert, jaune et ivoire pour les éléments décoratifs et bleu ou rouge pour le fond). Causeuse Petit divan rembourré à deux places aux lignes et à l'ornementation élégantes, en vogue dans les salons français du XVIIIe siècle. Les causeuses constituaient, comme leur nom l'indique, le siège idéal pour les conversations.
Céladon :
Porcelaine chinoise ancienne très appréciée en Europe, caractérisés par une très belle couverte émaillée translucide de couleur verte, grise, bleu ciel, jaune foncé ou brune. Les décors les plus remarquables, gravés ou légèrement en relief, furent réalisés sous la dynastie Sung (XI' et XII' siècles). L'étymologie du terme reste incertaine.
Céramique :
Terme générique désignant tout objet réalisé en terre cuite, en grès, en faïence ou en porcelaine à partir de pâtes argileuses travaillées à froid (manuellement ou mécaniquement) et cuites au four.
Chaire :
Siège de dimensions imposantes destiné aux personnages illustres (enseignants, hauts dignitaires religieux et militaires, etc.) de l'Antiquité et du Moyen Age. Les modèles les plus anciens étaient fabriqués en marbre ou en pierre et possédaient un dossier galbé. Ceux de l'époque médiévale (appelés aussi faudesteuils") étaient en général réalisés en bois sculpté et présentaient un haut dossier et deux accoudoirs. Placés dans les absides des églises pour accueillir les évêques et les prélats, ils étaient parfois surmontés d'un baldaquin. A partir du XVI' siècle, les chaires devinrent des sièges classiques dont l'assise et le dossier étaient en général rembourrés et garnis de tissu.
Chaise à la reine :
Siège fort répandu en France au XVIII' siècle, notamment sous le règne de Louis XV, constitué d'un dossier droit et d'une assise rembourrés. Ce fauteuil se différencie de la chaise en cabriolet par un dossier plat et non concave.
Chaise de bureau :
Siège typique de l'époque Louis XV, constitué d'une assise circulaire, parfois tournante, et d'un dossier bas en forme de fer à cheval, dont les montants se prolongent pour former les accoudoirs.
Chaise longue :
Siège caractérisé par un dossier incliné et une assise allongée permettant d'étendre les jambes de manière confortable. Ce type de fauteuil constitue, avec la bergère, la pièce de mobilier la plus typique du XVIII' siècle et des premières années de l'Empire. Les chaises longues, rembourrées et souvent constituées de trois éléments détachables (dossier, assise et repose-pied) s'appellent des duchesses. Elles étaient en général utilisées par les élégantes comme lits de repos ou lits de jour.
Chalcographie :
Procédé de gravure utilisant pour matrice une plaque de métal - généralement du cuivre, mais parfois du zinc ou de l'acier - gravée directement (burin, pointe sèche, mezzotinto, manière noire) ou indirectement, par l'action corrosive d'un acide (eau-forte, aquatinte, vernis mou). Cette technique qui apparut en Allemagne et en Italie vers 1430-1450 fut bientôt Si bien maîtrisée qu'elle supplanta la zylographie et devint le principal procédé de gravure entre le milieu du XV' siècle et les vingt premières années du XIX' siècle.
Champ :
Partie centrale d'un tapis caractérisée par divers motifs ornementaux, floraux ou géométriques. Dans les tapis orientaux de petites dimensions, le champ occupe généralement un espace inférieur à celui des bordures et des bandes d'encadrement.
Champlevé :
Technique d'émaillage à froid consistant à creuser à l'aide d'un burin ou d'un ciselet les endroits destinées à recevoir un apport d'émail vitreux opaque. Ce procédé permet de conserver les principales lignes du dessin qui constituent une composante essentielle du décor. Les pièces réalisées en champlevé les plus remarquables, le plus souvent des reliquaires et des objets liturgiques, furent exécutées notamment par les écoles françaises (Limoges) et allemandes (Liège et Cologne) entre le XII' et le XIV' siècle.
Chantourné :
Se dit du profil ouvragé (à volutes ou à lignes concaves et convexes) à l'honneur sous le règne de Louis XV. Ce terme dérive du verbe chantourner, qui signifie " découper ou évider suivant un profil curviligne".
Chapiteau :
Ornement architectural formant un couronnement. Constitué d'une partie supérieure (abaque ou tailloir), ayant une fonction de soutien, et d'une partie inférieure (échine), n'ayant qu'une fonction purement décorative, le chapiteau relie le fût des structures de soutien - colonne ou pilastre - à la partie supérieure (arc ou architrave) d'une construction. Aux chapiteaux des ordres classiques de
Châtaignier :
Bois clair dont la teinte oscille entre le blanc et le jaune brun. D'une texture très compacte, il se trouve surtout dans les régions méditerranéennes. Il est très apprécié des ébénistes qui l'emploient généralement pour le bâti de certains meubles. Chargé de tanin, le châtaignier a la propriété d'écarter araignées, vers et insectes.
Chaton :
Cavité arrondie d'un bijou où s'enchâsse une pierre précieuse. La pierre peut être maintenue en rabattant le bord du chaton ou bien par de petites griffes qui la maintiennent en plusieurs endroits. Si le chaton est sans fond, il est dit "à jour", dans le cas contraire il est dit "aveugle" ou "à nuit".
Chauffeuse :
Chaise basse caractérisée par un haut dossier, des pieds droits et une assise rembourrée, utilisée en France à partir du XVIe siècle pour se chauffer, se reposer ou converser près du feu.
Chelsea :
Manufacture anglaise de porcelaines fondée vers 1745 dans les environs de Londres. Elle devint rapidement la première manufacture d'Angleterre en produisant, à partir de 1758, une pâte tendre très fine, recouverte d'un émail opaque, qui permettait la fabrication de pièces de très grande qualité Gracieuses figurines à thèmes mythologiques, symboliques et historiques, inspirées des décors de la céramique allemande (Meissen) et japonaise (Imari). Quelques années plus tard, la manufacture mit au point un second procédé de fabrication grâce à l'adjonction de poudre d'os, qui permit l'emploi d'un répertoire décoratif encore plus élaboré, souvent inspiré des réalisations françaises de Sèvres. La manufacture de Chelsea cessa son activité en 1784.
Chenille :
Ce terme désigne un tissu ayant des fils de trame en laine ou en soie semblables à des petits cordonnets veloutés. Insérés dans la chaîne ou placés sur certains vêtements, ils créent des motifs plaisants. On emploie l'adjectif "chenillé" pour désigner les vinages de certains bois, notamment de l'acajou, dont les entrelacs ressemblent à de petites chenilles.
Chichi :
Nom donné à un ensemble de tapis réalisés dans le village caucasien homonyme. Les tapis Chichi se caractérisent par une forme allongée, des dimensions moyennes et un tissage très fin et serré. L'ornementation, particulièrement minutieuse, présente un décor central animé de motifs géométriques polychromes sur un fond bleu entouré d'une série de larges bordures. L'encadrement extérieur est composé de rosettes et de traits obliques.
Chien courant :
Motif décoratif à crochets figurant en général une série de vagues ou de flammes, utilisé fréquemment dans l'ornementation des bordures des tapis caucasiens (région de Kouba), chinois et turkmènes. En turc, ce motif est appelé dymak.
Chiffonnier :
Petit meuble en bois précieux à cinq, six ou sept tiroirs, inventé en France dans la seconde moitié du XVIlI~ siècle et utilisé par les élégantes pour serrer leurs effets personnels (chiffons, travaux d'aiguille, bijoux, papiers, etc.). Ce terme désigne aussi deux autres meubles de style anglais. Le premier, d'époque Chippendale, assez bas, présentait une structure rectangulaire et plusieurs étagères sur lesquelles étaient en général exposées des porcelaines. Le second, d'époque Regency, était une sorte de bibliothèque basse, de forme allongée, munie de deux portes vitrées à croisillons et de plusieurs tablettes amovibles.
Chiffonnière :
Petite table à ouvrage caractérisée par une structure légère, utilisée par les élégantes françaises des règnes de Louis XV et de Louis XVI. Réalisées en bois précieux (ébène, palissandre, etc.), les chiffonnières étaient composées d'un plateau ovale ou rectangulaire - le plus souvent entouré d'une garniture ouvragée en laiton ou en bronze doré - et de tiroirs superposés. Les pieds, étaient en général réunis par une large entretoise en forme de tablette. A l'époque Louis XVI, ces petites tables à ouvrage furent aussi utilisées comme écritoires.
Chimère :
Monstre de la mythologie grecque incarnant les forces destructrices de la nature. Cet animal apparait, dans les représentations classiques, affublé d'une tête de lion, d'une tête de chèvre (placée sur le dos de l'animal) et d'une queue de dragon ou de serpent. Les meubles d'époque Renaissance ou de style baroque présentent parfois des ornements sculptés évoquant cette étrange créature.
Chinoiseries :
Terme par lequel on désigne r généralement un style décoratif très en vogue dans la France des XVII' et XVIII' siècles, mais bientôt répandu dans toute l'Europe, s'inspirant souvent de motifs chinois. La fascination exercée par les livres et les récits de voyages, ainsi que l'importation de porcelaines, de tissus de soie brodés et d'autres produits artisanaux, joua un rôle déterminant dans la diffusion de ce style qui envahit l'architecture, la peinture, la gravure et le mobilier.
Chintz :
Toile de coton épais à plusieurs couleurs, légèrement cirée, peinte ou imprimée selon un antique procédé oriental utilisé tout particulièrement en ameublement. Importé des Indes par les Anglais, ce tissu remporta en Europe, un succès Si grand qu'il représenta une menace pour les industries textiles (laine et soie) locales. Le terme, dérivé de l'hindi et de l'anglais, signifiait anciennement multicolore, bigarré.
Chippendale :
Terme générique désignant l'ameublement anglais de la seconde moitié du XVIII' siècle, d'après le nom de l'ébéniste Thomas Chippendale (1718-1779) qui divulgua largement ses modèles. Ils devinrent une source d'inspiration pour beaucoup d'ébénistes britanniques grâce à la publication de son ouvrage The Gentleman and Cabinetmaker's Director, de 1754. Il s'agit d'un style hétérogène où des éléments gothiques, a la chinoise" et même néoclassiques se mêlent à une dominante rococo. Toutes ces composantes sont habilement combinées dans des meubles robustes, de fabrication très soignée.
Chœur :
Partie terminale de la nef centrale d'une église où se tiennent, lors des offices, les membres du clergé. Placé derrière le maître-autel, le chœur est parfois séparé du reste de l'édifice par des cloisons en bois et des parapets en pierre ouvragée. Ce terme désigne aussi les stalles en bois (constituées de sièges fixes ou escamotables à dossiers et à accoudoirs richement ornés) où prennent place les chantres. Dans les édifices de grande dimension, les stalles sont parfois couronnées de baldaquins monumentaux
Chondarask :
Tapis du Caucase fabriqué dans le village arménien de Chondarask. Il est parfois appelé 'Kazak à nuages" car le dessin principal, formé de médaillons octogonaux, est caractérisé par des motifs curvilignes, en forme de nuages. Commode Vénitienne du XVIII' siècle, laquée et décorée de chinoiseries.
Chromolithographie :
Procédé lithographique inventé à la fin du XVlIIe siècle permettant d'obtenir des gravures de plusieurs couleurs. Il consiste en l'impression successive d'un nombre de matrices égal au nombre de couleurs désirées.
Churrigueresque :
Variété du style baroque, apparue en Espagne vers la fin du XVIIe siècle, caractérisée par une ornementation exubérante et sans homogénéité. Elle doit son nom à José Benito de Churriguera, architecte et sculpteur madrilène, auteur, notamment, de la décoration de la chartreuse de Grenade et du retable du maître-autel de San Esteban à Salamanque.
Cimbria (cimbra)
Terme espagnol désignant la moulure concave qui relie le fût de la colonne au soubassement, d'une part, au gorgerin, d'autre part. Il est également utilisé pour désigner des parties analogues dans d'autres membres d'architecture.
Cintre :
Terme du vocabulaire architectural désignant l'échafaudage provisoire en arc de cercle permettant la construction des arcs et des voûtes. Ce terme indique aussi la courbure hémisphérique concave de la surface intérieure des voûtes et des arcs de certains éléments du mobilier.
Cipolin :
Variété de marbre blanc à veinures grises, vertes ou bleuâtres. Le cipolin des Alpes est particulièrement renommé. il doit son nom au fait qu'il se divise facilement en couches, comme l'oignon (cipolla en italien).
Cire perdue (à)
Technique de fusion du bronze consistant à recouvrir de cire modelée un bloc d'argile sculpté, lequel est ensuite porté à très haute température. Sous l'action de la chaleur, la cire fond et s'écoule à travers une série de petits canaux par les- quels est ensuite coulé le bronze liquide. En refroidissant, celui ci adopte la forme du bloc d'argile. Après avoir séparé le bronze des éléments du moulage, le fondeur polit, cisèle et brunît la sculpture. Ce procédé, très ancien, est encore utilisé dans les fonderies d'art.
Cirmolo :
Terme emprunté au dialecte lombard, communément employé en ébénisterie pour désigner le cembro, une variété de pin à fibre tendre et à nœuds caractéristiques dont la teinte rougeâtre s'assombrit avec le temps. Facile à travailler, il est souvent utilisé pour la fabrication d'objets domestiques.
Ciron :
Nom de certains vers parasites du bois qui laissent en surface de petits orifices considérés comme un signe de vétusté. Les meubles "citronnés" sont écartés, ou soignés par les antiquaires, qui ne veulent présenter que des meubles impeccables.
Ciselet :
Instrument en acier utilisé par les graveurs et les orfèvres pour travailler et sculpter les métaux, notamment l'or et l'argent. Il existe différentes sortes de ciselets, lesquels sont employés pour des usages divers (incision, perçage, pressage, repoussage, etc.).
Ciselure :
Technique de travail du métal qui consiste à le reprendre avec un ciselet", afin de dégager les reliefs d'un motif ornemental. La ciselure est un procédé auquel est souvent associé celui du repoussage. Elle permet d'obtenir une ornementation fine et variée.
Clair-obscur :
Procédé pictural permettant la représentation d'un espace tri- dimensionnel à travers la distribution contrastée des lumières et des ombres, et indépendamment de la valeur des couleurs. Dans un dessin monochrome, les ombres sont travaillées au crayon, au fusain, etc., alors que les jours sont produits par les espaces vierges du papier (parfois rehaussés au crayon blanc). Dans les compositions à l'aquarelle, à l'huile, à la détrempe, à la gouache, etc., les effets de clair-obscur sont obtenus par une gradation subtile des couleurs. Ce terme désigne aussi les œuvres picturales à deux couleurs présentant des effets contrastés de lumière et un procédé xylographique particulier sollicitant l'emploi de plusieurs matrices en bois encrées de différentes tonalités d'une même couleur.
Claw-and-baII :
Locution anglaise (mot à mot "serre et balle") qui désigne, en ameublement, un pied évoquant généralement une serre d'aigle tenant une sphère. Probablement venu d'Orient, cet ornement remplaça progressivement le pied de biche au début du XVIII~ siècle.
Cloisonné :
Technique d'émaillage qui consiste à tracer un motif sur la surface métallique, généralement en or ou en argent, au moyen de fils du même métal. La pâte de verre fondue, qui est ensuite polie, est versée dans les alvéoles ainsi créées (cloisons). Ce procédé atteignit son apogée à Byzance puis passa en Occident où il fut peu à peu remplacé par le champlevé au XIII' siècle. Il connut encore un grand succès au XIX' siècle en Orient, notamment en Chine et au Japon. profit de nouveaux meubles, comme les armoires et les buffets bas ou à deux corps.
Coffre :
Meuble bas, de forme rectangulaire, doté d'un couvercle à charnières. fi était souvent fabriqué pour les noces et destiné àcontenir ou à transporter les vêtements, le trousseau ou d'autres objets personnels. Très fonctionnel, c'était l'un des meubles les plus répandus au Moyen Age. De splendides coffres en marqueterie ou peints furent réalisés en Toscane au XV' siècle, parfois même par des artistes comme Botticelli ou Paolo Uccello. Au XVI siècle, le coffre déclina rapidement au
Coffre de mariage :
Au Moyen Age, le coffre avait un rôle de première importance dans l'ameublement des maisons, où il servait à la fois de siège et de malle, parfois même de grabat. Le coffre de mariage contenait le trousseau de la mariée. Tandis qu'aux XIIe et XIIIe siècles il revêt une forme massive, avec des coins renforcés, on en trouve des exemplaires à couvercle bombé, et richement décorés aux siècles suivants
Coffret :
Petite boîte affectant généralement la forme d'un coffre de dimensions réduites. De forme simple ou recherchée, il est souvent enrichi de marqueteries, de pierres dures, de décorations peintes ou en métaux précieux. Attesté dès l'Antiquité, il abritait généralement des documents importants ou des objets de valeur. Coiffeuse Petit meuble d'origine française, apparu sous Louis XV, destiné exclusivement aux femmes. Il est formé d'un plateau rectangulaire, surmonté d'un miroir pivotant sur une charnière ou fixé à deux montants. La partie inférieure reposant sur quatre pieds comporte des caissons latéraux servant I ranger les perruques et le' ustensiles de coiffure.
Collage :
Composition faite de matériaux hétérogènes - bouts de papier ou de journal, photographies.. morceaux de tissu et petit~ objets de toutes sortes - collés sur la toile et généralement intégrés à la peinture. Inventée dans la seconde décennie du XX' siècle par des artistes comme Braque ou Picasso, cette technique fut ensuite adoptée partout les mouvements d'avant-garde.
Colombins :
Boudins d'argile utilisés pour façonner des vases à la main, souvent de grandes dimensions, suivant une technique primitive. On les superpose les uns aux autres avant de les souder en les pressant avec les doigts.
Colonial (style)
Expression par laquelle on désigne généralement le style adopté dans les colonies, prenant pour modèle celui de la métropole. Elle désigne plus spécifiquement le style apparu dans les treize colonies américaines entre la fin du XVII' et la fin du XVIII siècle. Caractérisé par l'imitation fidèle mais non dépourvue de certains traits originaux des différents styles britanniques, connus parfois uniquement grâce aux manuels de dessin, il s'en distingue néanmoins par ses formes plus dépouillées.
Commesso :
Au sens large, ce terme désigne le résultat de l'assemblage de matériaux - tissus, bois, pierres dures - de formes et de couleurs différentes. Il désigne plus particulièrement un procédé décoratif utilisant des pierres fines comme l'arnéthyste, l'agate, le jaspe et la calcédoine - pour créer des compositions géométriques, florales ou figuratives. De petites pièces d'ivoire, de nacre, de bois précieux, parfois même des applications métalliques, étaient utilisées en ébénisterie pour enrichir les meubles. C'est avec cette technique que les meilleurs ébénistes européens réalisèrent, surtout aux XVI' et XVIIe siècles, des meubles luxueux et des coffrets raffinés.
Commode :
Meuble apparu à la fin du XVW siècle en France et devenu, au siècle suivant, l'un des éléments essentiels du mobilier. D'une hauteur de 80 cm environ, dotée de plusieurs tiroirs, la commode s'est modifiée suivant les différentes époques. A ses débuts, elle repose sur des pieds courts et possède deux tiroirs nettement distincts. Sous Louis XV, elle adopte une forme galbée et repose sur des pieds courbes tandis que la séparation entre les tiroirs est dissimulée par une décoration florale. Sous Louis XVI, elle revêt une forme plus linéaire. Les exemplaires les plus précieux sont enrichis de placages, de marqueteries, de décorations laquées et d' applications en bronze.
Compagnie des Indes :
Porcelaines chinoises rapportées en Europe par les navires de la Compagnie des Indes. Elles étaient adaptées au goût occidental dont elles reprenaient les motifs et les inscriptions.
Compendiario :
En peinture, c'est le style "abrégé", caractérisé par des traits rapides et concis. Attesté dès l'époque hellénique, il reparaît dans les peintures romaines du deuxième style et dans les fresques paléochrétiennes des catacombes. Dans l'art de la céramique, il est adopté à partir du milieu du XVe siècle par les maîtres de Faenza - qui privilégiaient les figures en mouvement et des couleurs comme le turquoise, le jaune et l'orange - et se répand ensuite, malgré de notables variantes, dans la plupart des fabriques de céramiques européennes. Cet art était en totale opposition avec la virtuosité et la minutie des potiers d'Urbino.
Compigné :
Artisan parisien spécialiste - de 1760 à 1780 - d'un décor estampé en léger relief sur plaques d'étain rehaussées de couleurs. Ce fragile décor était enchâssé dans des couvercles de boîtes, coffrets et plateaux de petites tables.
Compotier :
Grande coupe utilisée au XVIII' siècle pour servir à table des fruits cuits ou de la marmelade. Fait de matériaux divers, il était généralement décoré et en repoussé ou ciselé.
Confessionnal :
Grand fauteuil apparu à la fin du XVII' siècle dont le haut dossier était muni d'oreillons servant d'appui-tête (voir Confortable).
Confident :
Petit sofa à la mode dans les pièces spacieuses et élégantes de la France de Louis XV et de Louis XVI. Il est formé de deux sièges rembourrés se faisant face et dont le dossier unique est en forme de S. Appelé parfois "tête-à-tête", il était particulièrement adapté aux conversations confidentielles.
Confortable :
Grand fauteuil rembourré répandu en France à l'époque de Louis XIV, assez semblable à la bergère, mais doté d'un dossier plus haut et d'oreilles ou d'oreillons. Il est parfois appelé fauteuil "en confessionnal", fauteuil de commodité ou fauteuil de malade. Ce dernier possède un dossier inclinable grâce à un dispositif mécanique. En Angleterre, ce meuble porte le nom de wing chair.
Console :
Table fixée à une paroi, en général sous un miroir, dans un but plus ornemental que fonctionnel. Inventée sous le règne de Louis XIV, la console connut un large succès et fut déclinée dans de nombreux styles. Généralement dépourvue de pieds postérieurs, elle peut aussi être formée d'un pied unique soutenant un plateau (le plus souvent en marbre)
Construction à douelles :
Système utilisé surtout dans la région de Venise pour fabriquer les meubles galbés. Le procédé est semblable à celui qui sert à fabriquer les tonneaux : les planches de bois, longues et étroites, à section trapézoïdale, appelées "douelles" sont juxtaposées puis collées les unes aux autres sur le bâti du meuble pour lui donner une forme bombée.
Conté :
Nom du crayon à papier inventé en 1790 par Nicolas Jacques Conté. Plus résistant que la mine de plomb (ou que la graphite anglaise), ce crayon est constitué d'un mélange en proportions variables (selon la dureté désirée) de poudre de graphite et d'argile. Il devint l'instrument privilégié pour la réalisation d'esquiss
Contre-épreuve :
Épreuve obtenue à partir d'une estampe fraîchement imprimée. Si ce procédé fournit un résultat qualitatif inférieur à celui que procure l'impression directe d'une matrice métallique, il permet cependant d'effectuer les corrections nécessaires au tirage définitif d'une gravure.
Contre Marqueterie :
Technique de marqueterie consistant à découper dans deux feuilles de bois précieux (d'écaille, d'ivoire, de nacre ou de métal) superposées (de nature et de couleur différentes), deux pièces de même taille et de même épaisseur et à appliquer (par incrustation ou placage) ces dernières sur un fond de menuiserie selon l'agencement désire. Ce procédé fut mis au point par le célèbre maître ébéniste de Louis XIV, André Charles Boulle, qui influença l'art du mobilier français et européen du XVII' au XIX' siècle.
Contreplacage :
Procédé technique consistant à appliquer l'une sur l'autre, et à contrefil, les lamelles de bois composant le placage d'un meuble, afin de réduire au maximum les effets de gauchissement dus au vieillissement du bois.
Coq :
Poinçon de garantie figurant un coq, utilisé en orfèvrerie d'argent en France de 1797 à 1819. Les pièces d'argenterie "au premier coq 'garantissent un titre de 950 pour 1000. Au "second coq", le titre du métal précieux n'est que de 800 pour 1000.
Coquillage :
Motif décoratif utilisé en ébénisterie et en orfèvrerie aux XVII' et XVIII' siècles. Nombre de sièges de style Louis XV et d'époque rococo (divans, chaises et fauteuils) présentent un coquillage sculpté sur les montants de leur dossier. Les plus courants sont inspirés par la structure d'une coquille Saint-Jacques à nervures symétriques.
Corail :
Calcaire rouge, rose clair ou blanc, sécrété par un polype, originaire des mers chaudes ou tempérées. Dur, mais aisément façonnable, le corail fut utilisé dès la plus haute Antiquité pour la réalisation de bijoux (colliers, bracelets, camées, médaillons, sceaux, etc.) et d'objets décoratifs et religieux.
Corbeille :
Motif décoratif floral largement employé à l'époque Louis XVI pour l'ornementation des boiseries, des étoffes, des pièces d' argenterie et de mobilier. Ce terme désigne aussi un divan à deux places dont le dossier s'incurve pour former les accoudoirs.
Cornaline :
Variété de calcédoine translucide de couleur blanche, caramel ou brune, utilisée depuis l'Antiquité, particulièrement àla Renaissance, pour la fabrication de bijoux.
Corne d'abondance :
Motif décoratif d'origine ancienne, symbolisant la richesse et la fertilité. Il s'agit d'une corne en spirale, d'où s'échappe une cascade de fruits, de fleurs et de feuilles. C'est un symbole de prospérité ou d' abondance souvent représenté sur les faïences de Rouen.
Corniche :
En architecture, ce terme désigne la moulure décorative couronnant les édifices. Il est également employé en ébénisterie pour désigner les moulures couronnant la façade des meubles ou les miroirs et les cadres de grandes dimensions.
Coromandel :
Laque naturelle d'origine chinoise, mais très répandue au Japon, employée pour les revêtements et la décoration de meubles en bois, de tissus et d'objets en cuivre ou en porcelaine. Elle était appliquée en couches de teintes différentes puis gravée. Vers la fin du XVIIe et au XVIII~ siècle, les paravents en Coromandel, importés par la Compagnie des Indes, étaient appréciés dans toute l'Europe.
Corozo :
Substance tirée de la noix d'une espèce de palmier dont la couleur et la consistance ressemblent à l'ivoire. Facile à travailler au couteau, le corozo a servi à fabriquer de petits objets sculptés boîtes, boutons ou manches d'ombrelle.
Corroyer :
Dégrossir une planche au rabot.
Cosmati (art des)
Technique décorative utilisant de petites pièces de marbre, de pierres fines et de pâte de verre assemblées pour former des compositions polychromes, souvent à motifs géométriques. Elle fut employée pour décorer des pavements et des façades d'église, des ciboriums et des chaires, des cloîtres, des fûts de colonnes et des corniches. Elle doit son nom aux Maîtres Cosmati, famille d'architectes, de sculpteurs et de mosaïstes.
Coufique :
Dans les tapis, il s'agit de la bordure décorée de motifs géométriques en forme de "I" et de rosettes stylisées, inspirés de l'ancien alphabet arabe appelé "coufique".
Coulage :
Procédé utilisé autrefois pour obtenir des objets en verre plein en coulant la matière sur une table de marbre ou de métal. La manufacture de Saint-Gobain, créée par Louis XIV, a réussi à fabriquer ainsi des glaces d'une surface plus grande que par le procédé vénitien des glaces soufflées.
Courtine :
On désigne sous ce nom la tentare qui sert à séparer une pièce ou une partie d'une pièce de l'espace environnant, parfois même à "isoler" certains meubles, par exemple, dans les lits à baldaquin. La courtine peut être également un rideau de fenêtre dont l'usage remonte au XVIIe siècle. Au XIX' siècle, on en place aussi devant les portes.
Couverte :
Émail transparent ou opaque dont sont revêtues les pièces de faïence et de porcelaine. Composé de substances aisément vitrifiables, cet émail, dont les méthodes d'application sont nombreuses et variées, confère à la céramique sa résistance, son imperméabilité et ses effets plastiques particuliers. Décoration en Coromandel sur un meuble du XVIII. siècle.
Crapaud :
Petit fauteuil bas et rembourré, à dossier en gondole et à pieds masqués, à la mode dans la seconde moitié du XIX' siècle, notamment sous Napoléon III.
Craquelure (Craquelé)
Dans les peintures à la détrempe et à l'huile, comme dans les meubles laqués ou dorés, la craquelure est le résultat de la contraction de la pellicule de peinture par rapport au support. Elle peut être causée par le tassement naturel des matériaux mais aussi par des défauts dans la technique d'exécution, par l'action d'agents extérieurs ou encore par des tentatives malheureuses de restauration. L'examen de la craquelure peut aider à déceler un éventuel repeint et à déterminer l'époque de réalisation de l'œuvre. Dans l'art de la céramique, l'effet de craquelure, accidentel à l'origine, est produit volontairement dans un but décoratif. Il s'obtient en faisant se contracter peintures et vernis grâce à l'adjonction de certaines substances chimiques, puis en soumettant les objets à de brusques changements de température.
Cratère :
Vase grec de grandes dimensions, en forme de coupe et muni d'anses, utilisé pour mélanger l'eau et le vin. La plupart sont en argile mais il en existe en bronze et en argent.
Cream Ware:
Composé céramique mis au point en Angleterre vers 1760 par J. Wedgwood pour imiter la porcelaine. Il fut ensuite adopté par les principales manufactures européennes, et c'est aujourd'hui encore la matière première de l'industrie céramique du monde entier. La pâte, de couleur crème, est à base de silice mais elle comporte également des argiles blanches très fines qui donnent à la vaisselle beaucoup de solidité et d'élégance. La brillance de cette céramique est accentuée par un vernis plombifère.
Crédence :
Au Moyen Age, il s'agissait d'une table basse placée près des tables les plus riches pour poser les plats contenant les mets qui étaient goûtés, avant d'être servis, afin d'éviter tout risque d'empoisonnement. Plus tard, ce terme a désigné le meuble où étaient rangés les services de table ou les victuailles. Les modèles les plus anciens ont une forme très simple, basse et large, avec des portes et des tiroirs. Par la suite, ils revêtent des formes plus complexes avec parfois deux corps superposes. La crédence fut très utilisée de la Renaissance au XIXe siècle, surtout dans les salles à manger des familles bourgeoises, où elle apparaissait souvent par paire sous le nom de "buffet" et "contre buffet".
Crespina :
Coupe à bord godronné et à bordure ondulée et ajourée, imitant les pièces d'orfèvrerie. Cet objet fut probablement créé au XVI' siècle dans les manufactures de Faenza.
Cretonne Tissu :
(qui doit probablement son nom au village de Creton, en France) formé d'une chaîne en chanvre et d'une trame en lin. Il est caractérisé par des motifs floraux d'une grande richesse, imprimés sur l'une et l'autre face. En raison de sa robustesse, supérieure à celle du chintz, il est souvent employé en tapisserie pour le revêtement de fauteuils et de canapés et pour la confection de rideaux. Les premières cretonnes furent fabriquées au début du XIX' siècle en Normandie, près de Lisieux.
Craerdt (Mathieu, 1689-1776)
Ébéniste français reçu maître en 1738, créateur de modèles de meubles et de sièges typiques du style Louis XV.
Crin :
Matière rêche et résistante constituée de crins de cheval (ou d'autres animaux) mêlés à d'autres fibres comme le lin, le coton ou la laine. En raison de sa robustesse, il a été utilisé dans l'industrie textile pour recouvrir des chaises d'usage courant. Il est souvent de couleur unie, parfois décoré de rayures ou de carreaux. Le crin animal ou végétal est surtout employé pour le rembourrage depuis le XVIII' siècle.
Crinoline :
Gracieuses statuettes de porcelaine représentant de jeunes femmes - souvent accompagnées de leur bien-aimé -vêtues de larges jupes soutenues par des jupons à crinoline. Les premiers exemplaires furent fabriqués dans les manufactures allemandes de Meissen au XVIII' siècle.
Cristal :
Terme usité depuis le XV' siècle pour désigner un verre incolore et transparent - le "verre cristallin vénitien - très léger et fin, fabriqué à Murano et exporté dans toute l'Europe jusqu'à la fin du XVII' siècle, époque où il fut surpassé par les cristaux d'Angleterre et de Bohème. Aujourd'hui encore, ce ternie, qui devrait être réservé aux verres à base de plomb (le verre doit comporter au moins 25 % d'oxydes de plomb), est employé pour désigner des verres communs présentant des caractéristiques relativement proches de celles du cristal.
Cristal de Bohème :
Cristal à base de silicate de potasse et de chaux, mis au point dans les manufactures de Bohème au XVII' siècle puis adopté, en même temps que le flint glass anglais, par les plus grandes cristalleries européennes. Sa dureté, sa limpidité et son extraordinaire capacité à réfracter la lumière sont ses principales qualités. Il est surtout utilisé pour la fabrication de miroirs, de lampadaires, de services de table et d'objets décoratifs à facettes ciselées.
Cristal de roche :
Variété de quartz à texture compacte, limpide et d'une grande pureté. En raison de sa transparence, de sa dureté et de son absence de coloration, le cristal de roche a été beaucoup utilisé dès l'Antiquité, soit comme pierre fine, soit pour la confection de petits objets ou la fabrication de très beaux vases. Les meilleurs spécialistes de cet art furent les maîtres de l'époque carolingienne, de la Renaissance et de l'époque baroque qui produisirent des œuvres raffinées, d'un très grand prix.
Cromwell (époque)
Époque de l'histoire anglaise correspondant aux années du protectorat d'Oliver Cromwell (1599-l658), connue sous le nom de "Commonwealth" ou "Protectorat", qui se caractérise, en ébénisterie, par des meubles simples et dépouillés. Le plus typique est la Croniwel chair, une chaise de forme angulaire, à assise et dossier en cuir ou en peau fixés au châssis en bois par des clous à tête en laiton.
Crosse (à)
Expression qui qualifie la ligne recourbée du dossier ou de l'accotoir d'un fauteuil tout à fait caractéristique de l'époque Restauration.
Crown glass :
Expression anglaise (littéralement "verre à couronne") qui désigne un type de verre soufflé créé au début du XIXe siècle. Il se présente sous la forme de larges disques, d'un diamètre dépassant parfois un mètre, portant au centre la marque de la canne du souffleur. Pour cette raison il est parfois appelé bull 's eye glass, "verre à œil de bœuf'. Ce verre était utilisé notamment pour la fabrication de portes et de fenêtres.
Cuerda seca :
Technique décorative introduite dans la faillance de Séville vers le milieu du XVe siècle. Elle consistait à souligner les traits du dessin avec un mélange de graisse et de manganèse qui, après cuisson, prenait l'aspect d'une "corde sèche" de couleur brune. Elle était appliquée aux carreaux de faïence et à la vaisselle.
Cuphoard :
Mot anglais correspondant au français "buffet". Il désigne en Angleterre différentes sortes de meubles. Au Moyen Age, il s'agissait d'un meuble à étagères sur lequel on disposait des tasses ou de la vaisselle.
Curule :
Adjectif s'appliquant à un siège à piétement courbe en X. Il s inspire de la sella curulis romaine, réservée aux magistrats et symbole du pouvoir judiciaire. Ce modèle, probablement d'origine égyptienne, fut très apprécié en Italie, en France et en Angleterre, surtout dans les styles Directoire et Empire.
Cut glass :
Expression anglaise (signifiant littéralement "verre coupé") qui désigne un verre épais et résistant orné de motifs géométriques gravés au moyen de meules ou de roulettes. Cette technique ornementale, déjà utilisée pour le cristal de roche, fut introduite en Europe vers le milieu du XVIe siècle et connut un grand succès dans les pays anglo-saxons et aux Etats-Unis.
Cygne (col de)
Motif décoratif curviligne, dont la forme rappelle celle du cou du cygne, adopté pour les anses des pièces d'argenterie ou pour certaines parties de meubles. Dans les corniches des armoires ou les dossiers des fauteuils, ce motif peut prendre la forme de deux S opposés.