Baccarat :
Ville de l'est de la France, près de Lunéville, célèbre pour ses cristaux. La Verrerie de Sainte-Anne, fondée en 1765 par l'évêque de Metz et dirigée par Antoine Renault, se consacra à l'origine à l'imitation des cristaux de Bohême et d'Angleterre. En 1816, elle fut achetée par A.-G. d'Artigues, qui lui donna le nom de Cristalleries de Baccarat et en fit l'une des plus célèbres manufactures européennes. Elle produit de la vaisselle de verre, des vases en opaline, des presse-papiers et des lustres d'une grande finesse.
Bahut :
Grand coffre de voyage à dessus bombé, souvent garni de cuir clouté qui aux XVIIIe et XIXe siècles servait à ranger vêtements, tapisseries et vaisselle. L'expression transbahuter indique bien sa fonction pour des déplacements fréquents. Par la suite, un bahut désigne un meuble de rangement haut et massif, armoire à quatre portes ou buffet à deux corps.
Baigneuse :
Terme qui désigne un lit ou un divan de repos introduit en France sous l'Empire et qui doit son nom à sa forme ovale, rappelant celle d'une baignoire, avec son dossier qui se prolonge de façon à fournir deux accoudoirs placés à des hauteurs différentes. On dit aussi méridienne en gondole".
Balsamaire :
Petit flacon à parfum d'époque romaine, surmonté d'un goulot allongé.
Balustre :
Elément architectural ou décoratif, en forme de petite colonne ou de pilier, inséré entre deux éléments horizontaux (soubassement ou entablement). Les tables et les sièges de la fin de la Renaissance ont fréquemment des supports à balustres. La balustrade est une succession de balustres. L'expression ''à balustre" désigne, dans l'art du verre, le pied d'un verre ou d'une coupe qui rappelle la forme de cet élément; ce type de pied, d'origine vénitienne, se répandit en Angleterre où l'on assista à une importante production de baluster glass aux XVIIe et XVIIIe siècles.
Bamboccio :
Élément décoratif anthropomorphe gravé ou sculpté en relief ou en ronde-bosse sur les tiroirs ou sur les montants latéraux et les coins des commodes, des buffets et des meubles de la fin du XVIe siècle. Les bambocci alternent souvent avec des motifs végétaux ou des guirlandes de fleurs ou de fruits. Les principaux meubles (a bambocci) proviennent de Ligurie, de Toscane et de Lombardie.
Barbe :
Dans les gravures, il s'agit de la bavure laissée par le ciseau de chaque côté du sillon.
Barberini :
Manufacture de tapisserie créée à Rome en 627 par le cardinal Francesco Barberini. Parmi ses réalisations, citons la série des Châteaux inspirée de l'art flamand, sous la direction du peintre Pierre de Cortone et de l'Histoire de Constantin, tissée à Paris d'après des cartons de Rubens. La manufacture cessa son activité en 1679, à la mort du cardinal.
Barbière :
Petite table étroite destinée à la toilette masculine. Très répandues en France dans la seconde moitié du Mxc siècle, ces petites tables étaient dotées d'un miroir et d'un plateau en marbre que soutenaient quatre pieds en colonne.
Barbotine :
Bouillie d'argile semi-liquide utilisée pour confectionner des pièces de faïence ou de porcelaine décorées de petits motifs en relief. La barbotine permet aussi de coller les garnitures au corps de la pièce (anse, bec verseur, pied, etc.).
Bargueno :
Cabinet espagnol d'origine mauresque dont le nom dérive de celui du village de Bargas (situé près de Tolède), important centre de marqueterie aux XVIe et XVIIe siècles. Sa forme est celle d'un coffre placé sur un socle et muni d'un abattant à l'avant. L'intérieur contient de nombreux tiroirs, et sa décoration se caractérise par des incrustations d'ivoire et de bois précieux de différentes essences.
Baromètre :
Instrument servant à mesurer la pression atmosphérique, inventé par Toricelli en 1643. Il est composé d'un tube de verre recourbé rempli de mercure. Le support de bois de cet appareil a souvent pris des formes sculptées autour d'un cadran gradué, parfois complété par un thermomètre. Les baromètres en bois doré des époques Louis XV ou Louis XVI ont un aspect décoratif très apprécié des collectionneurs.
Baroque :
Mot ou adjectif évocateur d'un style exubérant qui s'est d'abord développé en Italie, puis en France au XVIIe siècle, en opposition avec le classicisme rigoureux de la Renaissance. Ce style décoratif s'est prolongé au XVIIIe siècle, caractérisé alors par des volutes et des guirlandes asymétriques dont l'aboutissement est le style rocaille ou rococo.
Barrette :
Bride décorative servant à relier les différentes parties d'un dessin dans un travail de broderie. Broche formée d'une rangée de brillants d'époque 1930.
Basalte noir :
Faïence fine noire, teintée dans la masse, obtenue à partir d'une pâte contenant du fer et du manganèse. Caractérisées par une surface polie non émaillée, ces faïences furent créées par la maison Wedgwood à la fin du XVIIIe siècle pour imiter les vases grecs et les camées. En anglais basates ware ou black basaltes.
Bas-relief :
Ouvrage de sculpture en faible saillie sur un fond uni.
Basse lisse :
Technique de tissage des tapisseries exécutée sur un métier horizontal où les mains du lissier peuvent aisément suivre les motifs, tandis que ses pieds actionnent les fils de chaîne. La basse lisse permet un avancement plus rapide de l'ouvrage que la haute lisse à métier vertical.
Basse-taille :
Abréviation de l'expression émail translucide de basse taille désignant une technique de décoration à base d'émail translucide, utilisée par les orfèvres français, allemands et toscans au XIV~ siècle. Cette technique consiste à recouvrir une feuille d'or ou d'argent ciselée d'une pâte de verre colorée mettant en relief les parties gravées.
Batik :
Technique de teinture et de décoration des étoffes d'origine indonésienne, introduite en Europe entre le XVe et le XVIIe siècle. A l'aide de cire liquide, l'artisan trace un dessin sur l'étoffe, laquelle est ensuite immergée dans un bain de couleurs n'ayant aucun incidence sur les parties recouvertes de cire. En faisant bouillir la pièce d'étoffe, la cire se dissout et laisse apparaître un décor blanc se détachant parfaitement sur le fond coloré. Ce terme désigne également les pièces de tissu ainsi obtenues.
Batiste :
Toile blanche de lin et de coton, d'aspect fin et brillant, présentant un tissage serré et légèrement transparent. La batiste est utilisée pour la confection de pièces de lingerie et de chemises de belle qualité.
Bavure :
Imperfection pouvant apparaitre sur le corps d'un objet en métal lors de sa fusion. Correspondant en général à un point de jonction ou à un défaut du moule, ce type d'imperfection s'élimine aisément avec un ciselet ou tout autre instrument du même type.
Bec de corbin :
Forme saillante d'une moulure dont la courbe crochue évoque un bec de corbeau. On trouve cette forme en bordure de certains marbres ou à l'extrémité de becs verseurs effilés et recourbés.
Bec d'aigle :
Terme désignant un certain type de bec verseur au profil légèrement recourbé vers le bas, caractéristique de certaines verseuses en argent.
Bellarmino :
Chope, broc ou carafe en grès brun, ornés d'un masque d'homme barbu (peint ou sculpté) placé sur le col de l'objet. Fabriquées pour la première fois au XVe siècle dans la région de Cologne et de Frechen, ces chopes connurent un large succès jusqu'à la fin du XIXe siècle. Au XVIe siècle, elles prirent la dénomination de Bellarmino, du nom du cardinal Roberto Bellarmino, champion de la Contre-Réforme : les protestants, désormais nombreux en Allemagne, trouvaient une certaine ressemblance entre l'effigie du cardinal et les mascarons qui ornaient ces chopes..
Beneman (Jean-Guillaume)
Ébéniste français, d'origine allemande, reçu maître en 1785. Apprécié pour l'équilibre de ses meubles et leur perfection d'exécution.
Berain (à la)
Décoration typique des porcelaines de Moustiers du XVIIe siècle. Caractérisée par des arabesques, des grotesques, des festons, des figures fantastiques, des verdures et des candélabres disposés symétriquement sur un fond de couleur claire, cette décoration tire son nom de celui de son inventeur, le dessinateur français Jean Berain (1637-1711) qui influença fortement la stylistique française (mais aussi européenne) du XVII siècle.
Bergère :
Fauteuil inventé en France entre 1720 et 1730. Typique du style Louis XIV, la bergère est un siège large et profond qui se compose d'un dossier dont les montants latéraux descendent vers les accotoirs et dont le siège est en général gami d'un coussin amovible. L'une de ses variantes, la bergère -confessionnal, se caractérise par un haut dossier droit, orné d'oreillettes se prolongeant en accotoirs.
Beurdeley (Alfred) 1808-1882
Ebéniste français qui se spécialisa dans les copies des meubles Louis XVI de grande qualité, très apprécié à la cour de Napoléon III. Ses bronzes sont remarquables par leur qualité d'exécution. Il était également apprécié à l'étranger, ce qui lui valu d'être appelé "l'ébéniste privilégié des têtes couronnées".
Bibibaif De baif (noeud) et de bibi (mère),
terme servant à désigner dans certaines tribus perses les tapis de type bakhtiari se caractérisant par un velours épais, une trame fournie et une technique d'exécution fort soignée.
Biedermeier :
Style d'ameublement apparu en Allemagne et en Autriche, dans la première moitié du XIX' siècle. Il doit son nom (composé de bieder, simplet et meier, nom de famille allemand très répandu) à un personnage caricatural, inventé par deux écrivains satiriques allemands, qui personnifiait de façon ironique la bourgeoisie moyenne de l'époque, dénuée de grands idéaux, de culture et de bon goût. Les meubles de ce style, sans originalité, sont influencés à la fois par le goût anglais et le style Empire français. ils se veulent fonctionnels, sobres et confortables. Dès le début, la ligne courbe prédomine dans la forme des pieds de tables et dès dossiers de chaises; mais au fil des années, elle s'accentue nettement tandis que les motifs ornementaux s'alourdissent. Parmi le mobilier typique du style Bidermeier figurent les divans bien rembourrés, les tapisseries de couleurs vives, les tables rondes ou ovales, de préférence à un seul pied central, les vitrines où sont exposées les porcelaines et les cristaux, les tapis et les bibelots. Les bois employés sont en général des bois clairs et peu coûteux comme l'érable, le bouleau et le censier. Biennais (MartinGuillaume)1764-1843 Oriental attitré de la cour napoléonienne, il a également travaillé pour d'autres cours européennes. il a créé de nombreux modèles toujours de la plus haute qualité.
Biffure :
Marque transversale ou en forme de X tracée sur la plaque d'une gravure afin d'empêcher le tirage d'exemplaires supplémentaires, au-delà du nombre fixé par l'auteur.
Bilbao :
Miroir mural répandu en Amérique du Nord aux XVIII' et XIX' siècles et importé de la ville espagnole du même nom. De forme rectangulaire, il est renfermé dans un cadre double le premier doré, le second, plus large, en marbres polychromes - et surmonté d'un couronnement à ajours dorés.
Bilsted :
Nom sous lequel on désigne communément l'arbre à caoutchouc américain. Le bois de cet arbre fut utilisé pour remplacer l'acajou, notamment pendant la guerre d'indépendance des États-Unis, lorsqu'il était devenu extrêmement difficile d'importer ce bois des Indes occidentales.
Biscuit :
Objet en céramique, en terre cuite, faïence ou porcelaine brute, cuit au four en une seule fois, contrairement à ce que l'on pourrait croire. Il peut être ensuite peint ou émaillé. Le biscuit désigne également une porcelaine blanche, sans vernis, d'aspect semblable au marbre, utilisé par plusieurs fabriques européennes vers le milieu du XVIII' siècle pour la fabrication de statuettes, généralement inspirées des modèles classiques. Dans la seconde moitié du siècle, en France, se répandirent de délicates compositions en biscuit représentant des scènes galantes et pastorales.
Biseautage :
Taille en biseau des arêtes d'une surface, notamment en verrerie.
Blanc de chine :
Nom occidental d'une porcelaine chinoise, d'une teinte allant du blanc bleuté à l'ivoire, fabriquée dans la petite ville de Te Huan, dans la province du Fou Chouen. Elle se caractérise par une pâte poreuse où le vernis, en partie absorbé par l'objet, s'étend uniformément et avec beaucoup de facilité. Les plus belles pièces, dont les admirables statuettes de divinités bouddhiques, datent de l'époque Ming et sont recouvertes d'une épaisse couche d'émail qui leur donne une teinte chaude et brillante.
Blanc sur blanc :
Technique décorative utilisée par grand nombre de manufactures italiennes de céramiques (Faenza, Casteldurante et Venise) pendant la Renaissance. Ce procédé consistait à recouvrir le fond blanc grisâtre (ou bleu très clair) des pièces de céramiques de motifs décoratifs réalisés en émail blanc pâteux. Cette technique fut reprise par de nombreuses manufactures françaises, anglaises et hollandaises au cours du XVIII siècle.
Bobèche :
Ce terme désigne littéralement la petite cavité qui s'ouvre au centre de la partie inférieure d'un chandelier mais, dans son acception courante, il désigne la partie, en verre ou en cristal, qui recueille la cire fondue.
Bocage :
Composition ornementale avec des arbres, des feuilles et des fleurs sur lesquels se détachent de petits groupes en porcelaine, répandu surtout en Angleterre au XVIIIe siècle.
Bodegon :
Terme espagnol (auberge) qui désigne une nature morte avec des légumes, des victuailles, des ustensiles de cuisine, ou bien encore des scènes de taverne. Ce genre, qui connut son apogée au XVIIe siècle, a été notamment illustré par Vélasquez à ses débuts, lorsqu'il était encore très influencé par la manière du Caravage.
Bohême :
(cristal de) Verre très dur, formé de silice, de calcium et de potassium, remarquablement brillant et transparent, produit à partir de la seconde moitié du XVII siècle en Bohême et dans plusieurs régions d'Allemagne. Facile à travailler et d'une épaisseur remarquable, il se prêtait à toutes les techniques de gravure et de ciselure, art dans lequel les maîtres bohémiens surpassèrent les Vénitiens.
Bogwood :
Terme anglais (littéralement "bois de marécage") qui désigne un bois, en général du chêne, poncé par des immersions prolongées dans des tourbières ou des zones marécageuses et noirci par un procédé spécial de séchage. Le bois avait alors un aspect proche de celui de l'ébène, beaucoup plus coûteux, et était utilisé, surtout à l'époque élisabéthaine, pour la marqueterie et les placages. En France, au XIX~ siècle on utilise le poirier noirci pour imiter l'ébène.
Bois de bout :
Se dit d'un bois coupé perpendiculairement aux veines.
Bois de fil :
Bois coupé dans la longueur d'une planche, dans le sens des veines.
Bois de merrain :
Bois ou planche obtenu en le fendant à la hache dans le sens des fibres, au lieu d'employer la scie. il a l'avantage de se conserver sans gauchir.
Bois de rose :
Bois précieux, de texture compacte, obtenu à partir de certaines plantes tropicales, notamment brésiliennes. Au moment de la coupe, il présente une teinte jaune pâle qui s'assombrit au cours du séchage pour devenir rosée. En raison des effets chromatiques raffinés qu'il permet d'obtenir, il fut très employé par les ébénistes français et anglais, particulièrement aux XVIII' et XIX' siècles.
Bois de violette :
Bois précieux tiré de différentes sortes d'acacias. Caractérisé par une texture compacte et par une teinte rougeâtre ou violacée, il a beaucoup été utilisé en marqueterie.
Bois d'oranger :
Bois dur, de couleur blanche et jaune, fréquemment employé par les fabricants de meubles français pour la marqueterie.
Bois durci :
Composé mis au point en 1855 par le Français F.-C. Lepage pour imiter la couleur de l'ébène. A base de sciure, d'eau et de sang d'animaux, ce mélange appliqué à froid sur les meubles donnait des effets chromatiques intéressants.
Boiserie :
Terme désignant le revêtement d'un intérieur (murs, plafonds, planchers) avec des panneaux de bois. Très prisé des princes et des seigneurs de la Renaissance pour leurs cabinets privés -comme en témoignent les cabinets enrichis de précieuses incrustations du duc Ferdinand de Montefeltro à Urbino et de François I" de Médicis à Florence -, ce genre de décoration trouve une admirable application dans les somptueuses demeures de la France du XVIII' siècle, où il s'enrichit d'ornements sculptés, d'incrustations de nacre, de dorures et de laquages.
Boîte à mouche :
Petit réceptacle raffiné où les dames enfermaient les mouches de velours destinées à mettre en valeur leur teint clair. Les plus précieuses sont en or, en argent ou à couvercle d'émail, parfois ornées de miniatures.
Bonbonnière :
Petite boîte décorative dans laquelle on conserve les bonbons. Ces boîtes à friandises, très répandues aux XVIII' et XIX' siècles, s'appelaient autre -fois "drageoirs". Les bonbonnières de poche, très finement décorées, peuvent être en or, en argent, en écaille ou en papier mâché.
Bonheur du jour :
Petite table de dame aux lignes élégantes et raffinées, en vogue en France vers la fin du XVIII' siècle, surtout sous le règne de Louis XVI. Le plateau était surmonté d'un gradin à tiroirs recouvert d'une plaque de marbre. Ce meuble servait à la fois de table à écrire et de secrétaire, parfois même de meuble de toilette.
Bonnetière :
Armoire haute et étroite, ornée généralement d'un vantail simple. La bonnetière fut introduite en France vers la moitié du XVII' siècle, notamment en Normandie où elle servait à ranger les bonnets.
Bookcase :
Terme anglais utilisé pour désigné un meuble bibliothèque. Ce type de mobilier, apparu au XVIII' siècle, connut un large succès tout au long du XIX' siècle : il se composait en général de deux corps, ornés de portes pleines ou vitrées et équipés de tablettes pour le rangement des livres. Le corps supérieur était très souvent en retrait par rapport au corps inférieur. Au cours du XIX' siècle, les ébénistes anglais en réalisèrent de nombreux modèles : le /0W bookease, un modèle dépourvu de corps supérieur; le revolving bookcase, un modèle de forme carrée. ou cylindrique, pourvu de plusieurs tablettes s'étageant en pyramide; le breakfront secretary bookcase, un modèle muni d'un large tiroir dont l'abattant servait d'écritoire.
Bordure :
Terme désignant la décoration qui encadre la zone centrale d'une tapisserie ou d'un tapis. La plupart des tapis présentent des bordures à trois rangées (la deuxième étant en général la plus ouvragée), mais certains tapis en ont de plus de quinze rangées. La bordure permet d'identifier l'époque et la provenance d'un tapis : en effet, Si la décoration des médaillons centraux variait souvent, celle des bordures restait inchangée durant de longues années. Dans le domaine de la tapisserie, les bordures les plus riches furent exécutées aux XV' et XVI' siècles : elles se caractérisaient par l'emploi d'un vaste répertoire décoratif: fleurs, feuilles, fruits, angelots, grotesques, trophées et différents éléments architecturaux.
Borne :
Canapé circulaire, ovale ou carré, fort en vogue sous le Second Empire. Placé au centre des salons d'apparat, ces sièges s'enroulaient autour d'une colonne vase, plante, statue, etc. sur laquelle reposait le dossier. L'assise était en général capitonnée de tissu de couleur vive : rouge, rose, etc.
Bossage :
Parement mural en blocs de pierre, appelés bosses, joints entre eux de façon visible et saillants par rapport à la surface murale. Son emploi dans les soubassements et aux angles des édifices, surtout à l'époque romane et à la Renaissance, souligne son rôle structurel, tandis que le contraste créé par les saillies de la pierre met en valeur sa plastique. L'effet d'ensemble varie suivant la forme dès blocs qui peuvent être plats, pyramidaux, à pointe de diamant ou à angles arrondis.
Boston rocker :
Siège à bascule de style américain, fabriqué à partir de 1840 sur le modèle des fauteuils Windsor anglais. Dotés d'une structure relativement légère, ces sièges présentaient une assise légèrement incurvée en forme de S et un dossier à barreaux verticaux surmontés d'une traverse moulurée. Les accoudoirs peuvent être droits ou reprendre la ligne incurvée du siège.
Boudeuse :
Petit divan double, coupé par un dossier et disposé de façon à ce que les personnes assises se tournent le dos. Fort en vogue en France au cours du XIXe siècle, il était aussi appelé dos-à-dos.
Boudoir :
Petite pièce coquettement décorée, réservée à l'usage particulier des dames. Né au début du XVme siècle dans certaines demeures françaises élégantes, le boudoir connut son âge d'or sous les règnes de Louis XV et de louis XVI. Cette pièce, dans laquelle les élégantes pouvaient "bouder", discuter à loisir, nouer des intrigues ou recevoir des amitiés galantes, se caractérise par un mobilier précieux et distingué.
Bouillotte :
On désigne sous le nom de "table bouillotte" une table à jeu circulaire comportant en son centre un bouchon, destiné à recevoir les mises ou une "lampe bouillotte" à abat-jour effaculaire qui éclairait le jeu de cartes "Bouillotte", très la mode à la fin du XVIII' siècle.
Bouleau :
Bois dur et résistant de couleur blanchâtre, très répandu en Europe. Sa solidité et son élasticité en font un matériau idéal pour la fabrication de sièges et de pieds de mobilier. Il fut très utilisé en ébénisterie au XVIII' siècle, notamment en Russie et en Europe centrale.
Boule de neige :
Motif décoratif à petites fleurs blanches, très fines et très denses, gravé en relief sur la porcelaine. il fut introduit dans les manufactures allemandes de Meissen à l'époque rococo puis repris par d'autres fabriques vers le milieu du XIX' siècle.
Boulle (marqueterie)
Technique de marqueterie qui doit son nom à André-Charles Boulle, ébéniste de Louis XVI, l'un des plus grands maîtres français de l'art du bois. Cette technique consistait à tracer et à découper des motifs décoratifs, généralement d'inspiration classique ou "à la Berain", sur deux feuilles d'épaisseur égale, en laiton doré et en écaille, puis à reproduire les dessins en laiton sur la feuille d'écaille et vice versa. Les panneaux ainsi obtenus étaient plaqués à une paire de meubles identiques ou bien à l'intérieur et à l'extérieur d'un même meuble. La maîtrise de cette technique ainsi que le goût du luxe typique de cette époque favorisèrent par la suite l'utilisation de bois et de matériaux divers - ivoire, bronze, nacre, pierres dures - qui font la particularité du style Boulle, imité en Angleterre et en Allemagne
Bouquet :
Motif ornementai représentant un bouquet de fleurs, souvent lié par un ruban. Il peut être gravé, incrusté ou peint sur des meubles, sur de petits objets en porcelaine, sur des tissus.
Bourdabue :
Ce petit vase en forme de saucière a emprunté son nom au père Bourdabue (1632-1704) dont les sermons étaient Si longs que les dames prévoyantes emportaient avec elles un récipient pour parer au plus pressé. Les faïenceries fabriquèrent alors de jolis bourdaloues à décor floral et munis d'une anse que les valets passaient sous les jupes des dames au moment voulu. Les fabriques d'Europe réalisèrent des bourdaloues jusqu'au XIX~ siècle, alors que leur premier usage n'avait plus de raison d'être. Ces sortes de "saucières intimes" sont d'autant plus recherchées des collectionneurs qu'elles portent des décors originaux et des inscriptions libertines.
Bow back :
Genre particulier de chaise Windsor, appelée aussi loop back chair, introduite en Grande-Bretagne dans la première moitié du XVIII~ siècle. Elle se caractérise par un dossier formé d'une seule pièce de bois courbé en forme de fer à cheval, rattaché à l'assise par de fins barreaux verticaux.
Bractée :
Fine feuille d'or, d'argent ou de métal obtenue par battage, avec laquelle on décorait, dès les temps les plus anciens, des tissus, des objets en cuir, des statues, des murs, ou bien avec laquelle on fabriquait des bijoux, vraisemblablement destinés à des rites funéraires. La bractée pouvait être lisse ou gravée, ciselée ou en repoussé.
Bradel :
On appelle "reliure à la Brader', du nom d'une famille de relieurs parisiens, un livre dont les cahiers imprimés sont insérés dans une couverture cartonnée. Ce procédé, plus économique que les reliures en cuir, a été mis en pratique vers 1790.
Brèguet :
Dynastie d'horlogers français d'origine suisse. Abraham Breguet (1747-1823), le fondateur, s'est rendu célèbre par de nombreux perfectionnements mécaniques destinés à obtenir la plus grande précision possible. Parmi ses successeurs, son petit-fils Louis Clément (1804-1833) a réalisé une horloge électrique donnant l'heure à distance. La maison Breguet continue aujourd'hui à fabriquer des montres de la plus haute précision.
Brewster chair :
Genre de chaise qui doit son nom à l'anglais William Brewster, qui en aurait emmené en Amérique avec lui le prototype, aujourd'hui exposé au Pilgrîm Hall de Plymouth (Massachusetts). Cette chaise a une structure massive, formée d'une assise plate, d'un dossier ajouré - constitué de deux rangées superposées de quatre barreaux tors - et de deux accotoirs de structure identique. D'autres rangées de barreaux tors sont disposées sous l'assise, arrivant parfois, au niveau des accotoirs, jusqu'à terre. Ce prototype, vraisemblablement dessiné en Angleterre d'après un modèle hollandais, a servi de référence à des sièges de forme semblable, présentant quelques variantes quant au nombre de barreaux.
Bright fut :
Motif décoratif ornant fréquemment les bords des pièces d'argenterie anglaises du XVIIe siècle. il se compose de rainures profondes en zigzag, gravées à l'intérieur d'une bande étroite.
Broc :
Récipient constitué d'une base circulaire, d'une anse, d'un corps renflé et d'une ouverture à bec verseur évasé. Réalisés le plus souvent en céramique, en bois et en métal, certains brocs présentent des formes et des décorations fort originales : têtes de chouette et d'ours, casques, personnages humoristiques, etc.
Brocart :
Étoffe constituée d'une trame en soie, en satin, en velours, en taffetas ou en damas, enrichie de riches ornements en relief (fleurs, arabesques, entrelacs, etc.) et brochée de fils d'or ou d'argent. D'origine orientale (peut-être chinoise), ce tissu fut importé en Occident par les Arabes. A la Renaissance, Gênes, Venise et Milan fabriquèrent de superbes brocarts, surtout destinés à la confection de vêtements de cérémonie ou de parements d'église. Le brocart présente un décor à larges dessins, alors que la brocatelle se caractérise par une ornementation de plus petites dimensions.
Brocatelle :
Tissu de satin dont les motifs en relief sont obtenus en travaillant sur deux chaînes et deux trames, donnant ainsi un effet bosselé sur fond plat. Les brocatelles désignent aussi des marbres, d'Espagne ou d'Italie, parsemés de taches rouges ou jaunes.
Bru :
Nom d'une marque de poupées françaises, de 1868 à 1889, réputée pour la grande finesse de ses têtes en porcelaine.
Brule parfum :
Récipient constitué d'un petit brasero, dans lequel sont placées les substances parfumées, et d'un couvercle percé par lequel s'échappent les exhalaisons odoriférantes. D'origine orientale, les brùleparfums, introduits en Occident au XVII' siècle sont en porcelaine, en bronze, parfois en or ou en argent finement ciselé.
Brunissage :
Opération consistant à polir par frottement, un métal fin (or, argent, cuivre, acier ou fer) pour mettre en valeur sa qualité et améliorer sa résistance à l'air. L'ouvrier utilise un brunissoir, petit instrument en bois terminé par une pointe en acier ou en pierre dure (souvent de l'agate).
Buchero :
Terre de couleur rougeâtre avec laquelle on fabriquait des vases, auxquels on donna le nom générique de buecheri. Au XVIII' siècle, la terre de bucchero connut un large succès en Espagne et au Portugal, où l'on réalisa de nombreuses céramiques non vernissées en argile noire, blanche ou rouge, par la suite importées en Italie. A la même époque, les premières fouilles archéologiques menées en Italie du Sud mirent à jour de nombreuses pièces étrusques en argile noire brillante, auxquelles on donna aussi le nom de buccheri. Ces pièces se caractérisent par un décor à motifs géométriques ou stylisés, peint ou gravé.
Bucrane :
Motif décoratif, généralement sculpté en bas-relief, représentant un crâne de bœuf auquel se mêlent des festons de feuilles et de fleurs. D'origine très ancienne, il figure déjà dans certaines céramiques mésopotamiennes du W' millénaire avant Jésus-Christ, puis dans la peinture égyptienne, sur les frises des temples classiques, sur les sarcophages ; il devient ensuite un motif classique de l'art italien de la Renaissance. Il tire son origine des crânes d'animaux immolés aux divinités au cours des rites religieux et suspendu aux murs des temples.
Buffet :
Terme d'étymologie incertaine désignant un meuble destiné à contenir et à exposer des plats et des victuailles. A l'époque gothique, il était constitué d'un coffre à ouverture frontale posé sur une table; aux cours des siècles suivants, la structure se modifie : la partie inférieure, qui prend sa forme actuelle, est surmontée d'une étagère à plusieurs tablettes, protégée ou non par des portes vitrées. C'est sous cette forme que le buffet est adopté, sur-tout par la petite et moyenne bourgeoisie, comme meuble de salle à manger.
Buis :
Bois très compact de couleur jaunâtre. Extrait d'un arbuste du même nom appartenant à la famille des buxacées, le buis est une plante méditerranéenne sauvage, mais que l'on peut aussi cultiver. Grâce à ses caractéristiques, le buis fut fort utilisé en ébénisterie pour la réalisation de pièces de marqueteries, de petits récipients, d'instruments de musique, d'échiquiers et d'objets à usage domestique.
Bulbiforme :
Se dit de pieds de meuble ou de supports en forme de bulbe. Cette forme, très répandue aux Pays-Bas et dans l'Angleterre de l'époque élisabéthaine, était souvent enrichie de décorations sculptées.
Bulle :
Ce pendentif en cuir ou en métal utilisé par les Étrusques puis par les Romains, en général en forme de capsule arrondie formée de deux plaques de métal soudées, servait aussi d'amulette. Elle était portée au cou par les jeunes gens et abandonnée en même temps que la toga praetexta lorsqu'ils atteignaient dix-sept ans. D'admirables exemplaires - parfois en forme de cœur ou de demi lune à surface lisse, gravées ou en métal repoussé, sont parvenus jusqu'à nous.
Bureau :
Ce terme vient du mot bure, qui désignait au Moyen Age la pièce de lin brut étendue sur les tables sur lesquelles les clercs écrivaient. Le type le plus courant est le bureau plat, formé d'un large plateau rectangulaire, recouvert de cuir ou de velours, avec trois tiroirs; Si le plateau est surmonté de petits tiroirs et de compartiments, il est dit "à gradin". Le bureau Mazarin est considéré comme la plus ancienne forme de bureau; il s'agit d'un meuble constitué de deux caissons latéraux à tiroirs, reposant chacun sur quatre pieds, et d'une partie centrale fermée par vantail. Sous Louis XV, apparut le bureau "en dos d'âne", bureau de petites dimensions, aux lignes élégantes, pour dame. Il se caractérise par deux plateaux opposés, séparés par un gradin et couverts chacun d'un volet, et par un bandeau en lambrequin à tiroirs. S'il n'a qu'un seul volet, il est dit "en pente". Très répandu au XVIII' siècle, le bureau à cylindre se caracté rise par un gradin - contenant tiroirs et compartiments pour les accessoires de bureau fermé par un volet à lamelles.
Burette :
Vase de petite dimension (en verre, en céramique ou en métal), à corps rond et à col fin et allongé. Utilisée par les Romains pour conserver les boissons, les huiles et les essences parfumées, la burette fut aussi employée à l'époque paléochrétienne pour conserver les reliques ou l'huile des ampoules votives. A la Renaissance, des artisans de génie en fabriquèrent de merveilleux exemplaires. On appelle aussi burettes, les deux petites bouteilles dans lesquelles sont présentées l'eau et le vin servant à la célébration des offices chrétiens.
Burgau :
Coquillage des mers d'Orient dont la nacre irisée est utilisée en incrustations et en marqueterie, notamment sous Napoléon III. Les petits meubles et les sièges "burgautés" sont très appréciés des connaisseurs. Le burgau est également utilisé pour des manches de couteau.
Burin :
Instrument utilisé pour graver des métaux ou d'autres matières plus tendres comme le bois, la peau ou le cuir, formé d'un manche en bois et d'une barre en acier à section carrée, taillée en biseau de manière à laisser une marque nette en forme de V.